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A Madagascar, une bibliothèque de rue à côté de la décharge

Dans la capitale Antananarivo, ATD Quart Monde accueille aussi chaque semaine des dizaines d’enfants pour les activités Tapori.

Au début en 2005, à peine 20% des enfants qui venaient à la bibliothèque de rue sur la décharge étaient scolarisés. Aujourd’hui, ils sont la moitié.  » Souvent ils ne voulaient pas y aller par peur de l’exclusion car ils sont sales, explique Prisca, d’ATD Quart Monde, ou les parents ne les inscrivaient pas simplement par ignorance.  »

Le Mouvement a travaillé avec ses partenaires pour encourager les familles à envoyer leurs enfants à l’école. Du coup, ils sont moins nombreux à travailler à la décharge avec leurs parents.

L’équipe d’ATD Quart Monde dans la capitale malgache mène un gros travail avec les enfants les plus pauvres. Chaque samedi matin, ils sont 80 en moyenne à participer à la bibliothèque de rue qui s’installe désormais à côté de la décharge, à découvrir et à manipuler des livres.

 » C’est une ouverture qui leur permet de sortir de leurs conditions « , explique Prisca. C’est l’occasion aussi d’être en contact avec les familles lorsque les animatrices vont chercher les enfants.

Le mercredi après-midi, le local d’ATD Quart Monde accueille la réunion Tapori – la branche enfance du Mouvement, qui fête ses 50 ans cette année. Une cinquantaine d’enfants sont présents pendant la période scolaire, une centaine durant les vacances. On lit la lettre Tapori bi mensuelle, avec des histoires envoyées par les groupes d’enfants dispersés dans le monde, on répond aux questions, on fait les activités proposées, du coloriage…

Marie, Marielle et Tiana Areil sont animatrices. Elles ouvrent la réunion Tapori par un échange de nouvelles. Puis elles s’assoient par terre avec les enfants.  » J’aime jouer avec eux, partager la joie, on est là dans l’amour « , explique Mariette.  » Lorsqu’un enfant aime la bagarre, ajoute Marie, ces réunions lui apportent du calme, son comportement change.  »

 » L’objectif, c’est d’arriver à diminuer la pauvreté « , complète Tiana Areil. Donner le goût de l’école est un premier pas.  » Dans l’animation Tapori, la dimension participative est aussi très importante, souligne Prisca, car à la base de la misère, souvent on n’ose pas dire. Les enfants Tapori apprennent à s’exprimer, c’est un grand pas pour avancer dans la lutte personnelle.  »

Véronique Soulé