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À lire et voir en mars 2017

CHEZ NOUS. Lucas Belvaux. Fiction. France. 2017. 1H54.

A Hénard (Pas-de-Calais), Pauline, jeune infirmière dévouée, est confrontée à la misère sociale et affective de ses patients. Elle élève seule ses deux enfants, s’occupe de son père, ancien syndicaliste communiste. Berthier, médecin de la famille, humain et protecteur, est investi dans un parti populiste d’extrême droite, Le Bloc patriotique, dirigé par Agnès Dorelle, blonde charismatique. Il propose à Pauline, proche des « petites gens », d’être candidate aux municipales. « On veut faire de nous un peuple sans dignité », clame Agnès Dorelle dans un grand meeting. Stanko, amoureux de Pauline, tabasse des immigrés la nuit, a frayé avec le Bloc. Pauline se retrouve embarquée dans une aventure qui la dépasse. Cette instrumentalisation et l’impact insidieux du discours-propagande nous troublent, à l’instar de la musique inquiétante du film. Avant même sa sortie, la bande-annonce suscité des réactions violentes dans la classe politique. Chacun jugera. L’auteur a voulu montrer plutôt que démontrer et inciter à la discussion.

UN PAESE DI CALABRE. Shu Aiello et Catherine Catela. Italie/France. Documentaire. 2017. 1H30. VOST.

Comme beaucoup de villages du sud de l’Italie, Riace a subi un exode rural massif. En 1998, un bateau transportant deux cents Kurdes échoue sur la plage. Spontanément, les habitants leur viennent en aide. Migrants et villageois vont restaurer les maisons abandonnées, relancer les commerces et assurer un avenir à l’école. L’opposition veut éjecter ce maire trop « ouvert » et la mafia sévit. Tout paraît presque trop beau – les vieilles pierres, les paysages de Calabre, la lumière, la mer… On aimerait voir plus de vraies rencontres entre habitants et migrants et entendre davantage ces derniers. Un bel exemple en tout cas pour l’Europe.

A lire

Agir avec Joseph Wresinski
L’engagement républicain du fondateur d’ATD Quart Monde
Marie-Hélène Dacos-Burgues
2008, éd. Quart Monde-Chronique sociale, 320 p., 17,10 €
Un indispensable du débat citoyen : le combat de Joseph Wresinski abordé sous l’angle de trois notions républicaines – la liberté, l’égalité, la fraternité. Au fil des pages, on comprend combien une société gagne à voir des citoyens là où d’autres voient des exclus et à défendre ce principe.

Mes sept utopies
Paul Boucher
2010, éd. de l’Atelier, 176 p., 19,30 €
« En nous poussant à refuser l’inacceptable, l’utopie nous ouvre à l’espérance », nous dit Paul Bouchet, revisitant 70 ans d’engagements au prisme des avancées et des reculs des utopies fondatrices de son combat : liberté, fraternité, justice, beauté, engagement aux côtés des plus pauvres…

Quand un peuple parle
ATD Quart Monde, un combat radical contre la misère
Bruno Tardieu
2015, La Découverte, 262 p., 13,50 €
Les personnes vivant dans la pauvreté ont un rôle politique à jouer. En présentant les méthodes d’ATD Quart Monde, ses principes, son esprit, l’analyse politique et les combats qui sont les siens, le livre ouvre des perspectives pour inventer « une société autrement ».

Agir avec les pauvres contre la misère
Bertrand Verfaillie
2016, éd. Quart Monde/éd. de l’Atelier, 172 p., 10 €
Ce livre est un outil d’éducation populaire qui parle de transformer la société à partir des plus pauvres et avec eux… et qui donne envie de le faire.

On a aimé…

L’entraide. Deux ouvrières dans le piège du libre-échange
Nadine Jurdeczka, Michèle Sevrette, Emmanuel Defouloy.
2016, Riveneuve éd., 315 p.
Nadine Jurdeczka travaillait depuis 25 ans à l’usine Levi’s de La Bassée (Nord), Michèle Sevrette depuis 18 ans. Le12 mars 1999, leur monde s’est écroulé : la firme américaine délocalise et ferme l’usine. Nadine a 46 ans, Michèle, 48 ans. Ouvrières à 16 ans, sans diplôme, elles n’ont jamais retrouvé de CDI. De l’interim et des fins de mois difficiles. Elles ont tenu grâce à l’entraide et grâce à l’écriture, participant à des ateliers. Pendant dix ans, elles ont écrit leur vie. Avec le journaliste Emnanuel Defouloy qui a couvert pour l’AFP de nombreuses délocalisations, avec leur drame humain, elles démontrent que c’est en s’unissant, personnes dans la précarité et d’autres solidaires, que l’on construira un avenir plus juste.