À lire et à voir cet été 2017
À voir
La chronique de Bella Lehmann-Berdugo
PATAGONIA. Fiction. 2017. Emiliano Torres. Argentine/ France. 1H35. VOSTF. Pour des projections, contacter Tamasa diffusion.
Le vieil Evans, solitaire et taiseux, est contremaître depuis 40 ans dans un ranch isolé en Patagonie argentine. En été, des saisonniers arrivent pour la tonte des moutons. Parmi eux, le jeune Jara, vigoureux, motivé : le propriétaire l’impose comme successeur et congédie Evans. L’hiver venu Jara, en charge du domaine coupé du monde par la neige, doit survivre dans une baraque vétuste, dans des conditions extrêmes. Il espère faire venir un jour femme et enfant. Or Evans réapparaît déterminé à reprendre sa place. Au milieu d’un paysage impressionnant, deux hommes luttent pour un travail ingrat voué à disparaître face à la pression économique. L’universalité du récit tient à la rencontre aussi brève que forte entre deux êtres, de l’ordre d’une transmission de père à fils.
COMMENT J’AI RENCONTRE MON PERE. Fiction. 2017. Maxime Motte. France. 1H25. Contact : SND Groupe M6.
Il était une fois, Enguerrand, petit garçon d’origine africaine choyé par Ava et Eliott, ses parents adoptifs, et par André, son grand-père roublard. Tout ce beau monde vit en bord de mer sur la côte d’Opale, près de Dunkerque. Par une nuit de pleine lune, dans un petit canot, débarque en douceur Kwabéna, réfugié du Ghana, le papa biologique idéal dont l’enfant rêvait depuis toujours. Cette aventure de la solidarité sera l’occasion pour chacun de donner le meilleur de lui-même. Une façon simple, rocambolesque et ludique, de prendre conscience de certaines réalités.
IL A DEJA TES YEUX. Fiction. 2017. Lucien Jean Baptiste. France. 1H35. DVD/VOD.
Un couple français noir adopte un bébé blanc. Pour démonter par le rire des préjugés bien de chez nous, de part et d’autre.
À lire
Des nouvelles contre les préjugés sur les pauvres
Dans le cadre de la campagne 2017 et de la mobilisation pour les 60 ans d’ATD Quart Monde, les Éditions Quart Monde et Souffle Court éditions ont lancé en janvier un concours de nouvelles. Le thème : des personnes vivant dans des milieux habitués à s’ignorer ou à se mépriser se rencontrent, se parlent, s’écoutent, faisant ainsi tomber les barrières des préjugés et permettant à la société de changer de regard sur la misère et l’exclusion.
Plus de 120 participants des quatre coins du monde ont envoyé leurs contributions. D’une grande diversité de style et de ton – du tendre au mordant, du grave à l’espiègle… -, toutes étaient de qualité. La tâche a donc été rude pour le jury qui a dû veiller scrupuleusement à ce que les contraintes d’écriture soient respectées. Il s’agissait d’écrire un récit de 15 000 signes inspiré d’une citation de Joseph Wresinski – « Le monde changera un jour. Une nouvelle humanité sans misère verra le jour, puisque nous le voulons » -, comprenant la phrase « On ne pensait pas qu’on arriverait à se parler », et dont un personnage se nomme Joseph.
Trente nouvelles ont été retenues : vous allez vous délecter à les lire !
Anne Carion
Le monde changera un jour
30 auteurs
2017, Éd. Quart Monde-Souffle Court éditions, 272 p., 10 €
Et la dernière revue Quart Monde
Jours de fête
Revue Quart Monde, juin 2017, n°242, 8 €
« Quand les enfants ont été retirés à la famille, on n’a pas envie de se distraire, de voir des gens », disent les parents. « Pourtant si d’autres nous entraînent à un match de foot ou à la fête des voisins, on réussit à oublier nos soucis pour un moment ».
Ces jours de fête volés à la survie quotidienne, au centre du dossier de la dernière revue Quart Monde, sont d’une urgence vitale. Ils permettent de se reconnecter en profondeur au terreau d’humanité présent en chaque être, fût-il le plus abîmé, et de se sentir membre à part entière de la communauté humaine. Pour que la fête soit réussie, il y a pourtant des conditions à réunir : que chaque personne présente trouve sa place et se sente aimée, que tout le monde mette la main à la pâte, car aider à préparer, c’est déjà entrer dans la fête. Alors, chacun peut se laisser contaminer, entrouvrir l’accès à une autre réalité plus fraternelle.
La bibliothèque, c’est ma maison et autres histoires
Stop aux idées fausses sur les pauvres et la pauvreté
Collectif de scénaristes et dessinateurs
2017, Éd. Quart Monde, 64 p., 9,90 €
Une BD pour lutter contre la pauvrophobie, au fil de dix histoires qui déconstruisent les préjugés sur les personnes en situation de précarité.
Dans les cicatrices de la ville
Jaime Solo
2015, Éd. Quart Monde, 136 p., 9 €
Un recueil de nouvelles pour partager l’incroyable courage d’hommes, de femmes et d’enfants qui, au Guatemala, se battent au quotidien pour leur dignité.
Les enfants acteurs de leur développement
ATD Quart Monde et l’Institut Supérieur Maria Montessori, regards croisés sur l’éducation
Collectif coordonné par Diane Vandaele
2017, Éd. Quart Monde, Dossier et document de la Revue Quart Monde n° 27, 164 p., 10 €
Tous les enfants veulent et peuvent apprendre, la grande pauvreté ne saurait en aucun cas justifier l’échec scolaire. C’est ce que démontre l’atelier pédagogique mis en place par ATD Quart Monde en partenariat avec l’Institut Montessori à Noisy-le-Grand.
