Publié le 19 janvier 2010

« Nous savons que le pari est possible »

Nous avons demandé à des jeunes ce qu’ils trouvent insupportable dans ce que vivent des jeunes aujourd’hui et pourquoi ils se mobilisent pour cette année européenne 2010. Les réponses sont venues de France, de Pologne, d’Allemagne et de Suisse.- « Ce que je trouve insupportable ? Que l’on trouve des millions d’euros pour sauver une banque et pas un euro pour qu’un jeune ait une formation adaptée et qu’il trouve un emploi. Nous sommes un pays de travailleurs sans travail. Je trouve aussi insupportable qu’on nous monte les uns contre les autres : les riches contre les pauvres, les jeunes contre les vieux, les immigrés contre les « avec papier »… alors qu’on est tous interdépendants et qu’on a besoin des autres pour se libérer. Ce qui me motive pour 2010 ? Montrer qu’on est des constructeurs, pas que des rêveurs ou des casseurs » (Cathy).
– « Ce qui me motive, ce sont les choses comme la musique, la nature, le respect, la découverte, le rire, la liberté… Et 2010, c’est l’occasion de se battre pour que tous puissent profiter de ces belles choses, parce qu’officiellement on y a tous droit » (Pauline).
– « Je voudrais qu’on prenne conscience ensemble de nos préjugés pour pouvoir les mettre un peu de côté. Je voudrais qu’on réalise à quel point nous pouvons nous laisser aveugler par nos peurs. Alors que si nous sommes plus à l’écoute, on peut facilement découvrir des rêves communs à tous » (Pauline).
– « Je pense que les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas que des jeunes qui font la fête. Ils regardent attentivement ce qui se passe dans la société, ils sont critiques. C’est bien de leur donner la parole, parce qu’ils ont beaucoup à dire, à échanger, à montrer. Ils ont beaucoup de questions, ils ne s’arrêtent pas. Ils cherchent un monde meilleur et c’est un bon moteur pour l’année 2010 ! » (Élizabeth).
– « C’est important de permettre aux gens de pouvoir réaliser leurs rêves. Il ne suffit pas d’être libre. Il faut quelque chose qui nous motive, nous soutienne. Pour ça, c’est important d’être ensemble » (Kévin).
– « Pour moi, une des pires violences, c’est le jugement qu’on porte sur un jeune » (Siméon).
– « Mon rêve : avoir un travail. Ils demandent des diplômes. On nous envoie paître. Beaucoup d’employeurs prennent comme prétexte la crise. Ils profitent de virer à cause de la crise. Ils disent : « Les jeunes ne font rien, à part la m… » ! Même quand on est motivé, on n’a rien ! Beaucoup de choses démotivent… » (Angélique).
– « Un truc qui est souvent dur : voir la démotivation de jeunes dans leur recherche de travail, dès qu’ils ont une réponse négative. Ils ne cherchent plus pendant des jours » (Jérôme).
– « Je trouve insupportable que la religion de la croissance économique règne. Elle ne fait qu’aggraver les disparités » (Marta).
– « Je ne supporte pas de voir des jeunes succomber à la manipulation mentale de la publicité et collaborer à un système capitaliste qui vit sur leur dos » (Damien).
– « Ce qui me motive aussi, c’est de voir qu’aujourd’hui il est possible à un Français de voyager et de travailler dans la plupart des pays européens sans être contrôlé. J’aimerais que tous les jeunes d’Europe puissent profiter de cette chance » (Joseph).
– « Ensemble, pauvres et riches, nous savons que le pari d’une société équitable est possible, nous l’expérimentons chaque jour dans nos quartiers. Accordez-nous les moyens de ce que vous ne parvenez pas à faire, ni même à espérer, nous le ferons avec vous ! » (François).

Des rencontres locales, régionales et nationales se dérouleront dans différents pays tout au long de l’année 2010.
– la mobilisation européenne des jeunes a commencé fin mai 2009 avec le rassemblement de 90 jeunes de huit pays d’Europe,
– des chantiers-rencontres ont eu lieu pendant l’été 2009 en Allemagne, en Suisse et en France,
– des rencontres locales, régionales et nationales se dérouleront dans différents pays tout au long de l’année 2010,
– en juillet 2010 en France : rassemblement européen de 400 jeunes,
– 17 octobre 2010 : à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, des jeunes délégués de différents pays d’Europe iront porter à Bruxelles et dans leurs pays une parole commune aux instances européennes et nationales.