Entrez votre recherche ci-dessous :

“Une Voix pour les Sans-Voix” (Youn Vwa pou Pep la)

Une initiative visant à tenir compte de l’avis du peuple d’Haïti dans les débats de la Conférence internationale des donateurs du 31 mars 2010.

En faisant tenir une série de réunions ciblées dans les dix départements d’Haïti, six organisations partenaires ont cherché à recueillir les opinions et les aspirations de ceux des citoyens d’Haïti qui ne sont pas membres de groupes organisés de la société civile et qui donc, en tant que tels, n’auraient pas été inclus dans l’un ou l’autre des mécanismes de consultation menés en vue de la conférence des bailleurs de fonds. Le but du présent exercice constitue une tentative de s’assurer que les points de vue des citoyens haïtiens moyens sur le processus de reconstruction et de développement soient entendus. Au cours de 156 réunions aux quelles avaient été conviés des groupes ciblés, 1750 citoyens d’Haïti ont mis en avant plusieurs messages clairs :

♦ Il existe une forte aspiration à participer et à mettre fin à l’exclusion. Cet exercice a constitué une occasion, souvent pour la première fois, pour tout un ensemble de personnes de s’exprimer sur des questions qui préoccupent leur communauté ainsi qu’eux-mêmes, en tant que citoyens individuels. Après le 12 janvier, l’aspiration de l’homme et de la femme ordinaires de voir se terminer l’exclusion et de devenir partie intégrante du processus de prise de décisions sur la voie du progrès est plus forte que jamais. Il existe maintenant une véritable attente chez les personnes constituant la base de la société pour qu’elles soient consultées de façon régulière.

♦ Le peuple haïtien insiste pour que se réalisent la décentralisation et la déconcentration des services publics, avec la participation accrue de gestionnaires au niveau local. Il y a une demande générale pour que l’enveloppe de la reconstruction apporte des avantages à tous les Haïtiens, quel que soit leur statut et l’endroit où ils se trouvent. La plupart veulent trouver des possibilités d’emploi plus près de chez eux, aussi éloignée que puisse être leur communauté, et veulent avoir leur mot à dire dans le développement de leur région. De telles aspirations sont généralement exprimées en termes de “décentralisation” et de “déconcentration”, considérées par pratiquement tous comme la seule façon de mieux reconstruire Haïti.

♦ Une nette majorité de participants à ces réunions de groupes ciblés, tant des régions rurales qu’urbaines, croient fermement qu’il existe un besoin crucial d’ « investir dans les gens » (« investisman nan moun »). Les principales priorités devraient être la création d’emplois, l’appui à l’agriculture en vue de générer du développement, la construction d’écoles, d’hôpitaux et de routes et l’amélioration de l’accès au microcrédit, le principal objectif étant de permettre aux citoyens d’assumer leurs propres responsabilités familiales.

♦ L’aide responsable doit renforcer la souveraineté d’Haïti. Une nette majorité de participants, aussi bien des régions rurales qu’urbaines, croient fermement qu’il y a un besoin crucial de mettre l’accent sur l’appui à l’agriculture, afin d’amener le développement et créer des emplois. Les autres priorités du rétablissement économique sont la construction de routes et l’accès amélioré au microcrédit. L’objectif d’ensemble de la reconstruction devrait être de permettre au pays de progresser tout en évitant la dépendance de l’aide. Les Haïtiens ne conçoivent pas leur avenir en tant que récipiendaires passifs de l’aide internationale.

♦. Le peuple haïtien insiste sur un traitement équitable et empreint de dignité. Tout programme de reconstruction doit avoir pour but de corriger l’actuel fossé qui sépare les riches et les pauvres, les villes et la campagne, la capitale et les régions.

Afin de compiler un listing-type des points de vue des personnes ordinaires sur l’avenir d’Haïti et de tenter de s’assurer que leur voix soit prise en considération dans l’élaboration des politiques de reconstruction, six organisations partenaires ont mené une série de 156 réunions de groupes cibles dans les régions urbaines et rurales des 10 départements de Haïti pendant la première semaine du mois de mars 2010. Au total, 1750 citoyens d’Haïti ont participé à ces réunions. Les six organisations étaient Help1, Kozepep, ATD Quart Monde, Zanmi Lasante, le bureau de l’Envoyé spécial des Nations Unies et MINUSTAH. Les réunions avaient pour but de recueillir la vision sur la reconstruction auprès de citoyens d’Haïti qui, à cause de leur âge, du milieu socioculturel auquel ils appartiennent ou leur statut social, ont peu de chances d’avoir accès à des mécanismes de consultation plus formels.