Entrez votre recherche ci-dessous :

« Communiquer fait partie de notre projet de société »

Bruno_Couder_200-b1bd3Bruno Couder fait partie du pôle « Expression publique » (ce pôle d’ATD Quart Monde est chargé de soutenir les efforts du Mouvement dans le monde pour communiquer) depuis 2008. Il explique pourquoi, à ses yeux, « communiquer n’est pas facultatif » dans la lutte contre la misère.

Vous pensez que le Mouvement ATD Quart Monde ne communique pas assez…

Je crois que beaucoup de membres du Mouvement ne sont pas convaincus qu’il faut communiquer, alors que nous sommes assis sur un tas d’or. Notre tas d’or, c’est notre vie partagée avec les plus pauvres depuis plus de 50 ans ; c’est d’expérimenter que la contribution des plus pauvres est possible et change nos sociétés. Mais on n’arrive pas à le faire savoir.

Quelles raisons peuvent expliquer ce manque de communication ?

D’abord, beaucoup de gens à ATD Quart Monde sont mal à l’aise pour communiquer, donc ils n’en font pas une priorité. Ils se disent qu’ils vont déjà faire les autres choses qu’ils savent faire… Par rapport à Internet, beaucoup de personnes sont réticentes car elles estiment qu’on ne peut diffuser par Internet que des messages rapides et superficiels. C’est faux.

Internet ouvre une nouvelle fenêtre en matière de communication ?

Oui ! Avant, on était obligé d’attirer l’attention d’un journaliste pour se faire entendre du grand public, on ne maîtrisait pas ce qu’il allait dire, etc. Avec Internet, on peut diffuser une information soi-même par un site ou un blog, sans intermédiaire, donc on n’a plus à avoir peur ! Faire connaître la vie et la pensée des personnes qui vivent dans la pauvreté, communiquer sur les projets qu’on mène, réagir à la manière dont on traite les pauvres : il y a mille occasions de s’exprimer. Si on ne le fait pas, on s’enferme avec les personnes pauvres. Alors que ce que nous apprenons et faisons, en se communiquant, interpelle d’autres personnes et contribue à renforcer le courant de ceux qui veulent comme nous en finir avec la misère.

Propos recueillis par Jean-Christophe Sarrot