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Vivre un comité « Solidaires pour les droits »…

Comment un Comité « Solidaires pour les droits » se crée-t-il et agit-il ? Au départ, une injustice flagrante, et cette capacité d’indignation d’un voisin, d’un ami, qui refuse l’inacceptable. Un petit groupe qui se rassemble pour exiger une autre façon de faire, plus respectueuse des droits. Ni professionnels du social, ni juristes : simples citoyens qui pensent que « celui qui laisse commettre une injustice ouvre la voie à d’autres » (Willy Brandt, ancien homme politique de l’Allemagne de l’Ouest.)

Un comité « Solidaires pour les droits », c’est des citoyens qui se mobilisent autour d’une personne ou d’une famille afin de faire rétablir un droit non respecté. Comment un Comité « Solidaires pour les droits » se crée-t-il et agit-il ? Un comité « Solidaires pour les droits », c’est des citoyens qui se mobilisent autour d’une personne ou d’une famille afin de faire rétablir un droit non respecté. Il est difficile et souvent long d’obtenir gain de cause. C’est pourquoi il est important de se regrouper à quelques-uns : voisins, amis, parents… Cela apporte aussi une légitimité et une visibilité à l’action, et renforce les chances qu’elle aboutisse avec succès.
Nous soutenons concrètement ces initiatives citoyennes.

Contacts : pourlesdroits@atd-quartmonde.org
comdesc@amnesty.fr
marie-agnes-fontanier@secours-catholique.org|

Ainsi, l’histoire de cette famille du Val d’Oise qui vit dans un logement précaire à l’Isle-Adam. Inquiet de la situation, un voisin décide d’aller à sa rencontre. Propriétaire du terrain, devant l’insistance d’un promoteur immobilier, la famille a signé une promesse de vente sous condition de relogement dans la commune. Mais, après un an, aucune proposition n’a été faite.

Face à cette situation, ils sont six à constituer un comité solidaire, puis à le renforcer : voisins, pharmacien, infirmière, militants associatifs…

Le comité décide avec la famille de lancer plusieurs actions : remplir un dossier DALO ; relancer le maire et le promoteur ; contester le permis de construire du projet immobilier ; lancer une pétition…

Une telle mobilisation suscite des tensions. «La mairie et le promoteur ont contesté la légitimité de notre comité, surtout quand nous avons attaqué le permis de construire au tribunal administratif», raconte Thierry, l’un de ses membres.

Le comité doit prendre le temps avec la famille de bien comprendre la situation, d’identifier les parties
prenantes, de décider des actions. Il faut se voir presque quotidiennement dans les périodes importantes. Le contenu de chaque rencontre avec les divers acteurs est acté par un compte-rendu.

« Nous devons construire une confiance mutuelle forte, car elle sera inévitablement mise à l’épreuve, poursuit Thierry. Les démarches faites avec la famille pour accéder aux droits (RSACMU, DALO) puis la création d’un groupe d’université populaire (1)  nous ont permis de gagner la confiance. On a toujours essayé de respecter les réticences de la famille, d’en comprendre les raisons et de trouver avec elle des solutions. Nous nous sommes opposés à des propositions qui n’en étaient pas.

Devant l’inertie du promoteur et de la mairie, nous avons alerté la presse, puis le Conseil général, ce qui a permis de faire avancer les choses. Derrière les difficultés que nous rencontrons, se cache un réel problème de discrimination, qui ne s’exprime pas ouvertement. »

Chaque membre du comité a son importance. Le comité sera d’autant plus efficace qu’il aura construit des liens dans la durée avec des personnes très diverses, des liens qui permettront de se soutenir efficacement.

Victoires

Val d’Oise. Ne pouvant accepter que plusieurs personnes se retrouvent brutalement à la rue, un couple a remué ciel et terre pour éviter que le centre qui les hébergeait temporairement ne ferme à la date prévue. La mobilisation de citoyens, d’une élue et de la presse, a permis que le délai de fermeture soit repoussé d’un mois et demi, le temps de trouver une solution pour chacun des occupants.
Kaltenhouse (Alsace). Après 13 ans de combats, la municipalité a fini par donner son accord pour la construction de maisons sur un terrain qu’occupaient des familles du voyage depuis plus de 40 ans.
Un peu partout en France, dans le Nord, en Alsace, à Saint-Denis, en Champagne Ardenne et ailleurs, des personnes ayant connu le mal-logement et qui ont été relogées aident d’autres mal-logés à remplir leur dossier DALO.
Paris. Après quatre années de lutte, Mme G. a pu quitter la chambre insalubre qui l’abritait avec son fils et a obtenu enfin un logement digne. Une victoire due à la mobilisation qu’elle a su créer autour d’elle et de sa famille.
Pézenas. Malgré l’expulsion d’une famille, un comité trouve une solution pour que les enfants puissent continuer leur scolarité dans de bonnes conditions.

(1)(Lieux de réflexion commune créés par Atd Quart Monde, qui associent des personnes vivant dans la grande pauvreté et d’autres qui veulent s’unir à elles pour venir à bout de ce fléau)