
Témoignage : Après utilisation, qu’est ce que vous en pensez ? (Lettre n°60)
Réaction d’une formatrice de l’ESPE de Paris, après usage de l’outil « Familles école grande pauvreté : Quand parents et enseignants s’en mêlent », en formation continue pour le cycle 1 (décembre 2014) sur la relation aux familles (3 heures).
J’ai utilisé votre outil dans le cadre d’un stage de formation continue « Prévention de difficultés des élèves de cycle 1 », dans la 1e semaine de décembre (2014).
Le public était d’une trentaine d’enseignants de maternelle (principalement), de directeurs d’école maternelle, de personnels RASED et de conseillers pédagogiques. Globalement des professionnels expérimentés et motivés, exerçant dans des contextes socialement différents, certains très difficiles. Dans ce stage d’une semaine, j’intervenais sur « Les relations avec les familles, une aide à la scolarisation ? » (3 heures).
Après un premier temps relatif à la difficulté des relations entre l’école et les familles, qualifiées dans le dernier rapport de l’Assemblée Nationale de juillet 2014 d' »asymétriques et distendues », j’ai proposé votre vidéo « Peurs réciproques ».
Je l’avais choisie parce qu’elle exprime des difficultés des différents acteurs. Puis, en suivant votre guide (très utile pour moi), un travail en petits groupes sur ce qui choque/interroge/ renvoie à des pratiques, appuyé sur la transcription des échanges.
L’échange collectif qui a suivi a été très riche, faisant remonter des peurs, des difficultés dont les participants ont à plusieurs reprises souligné le fait qu’ils ne les avaient jamais abordées, et dont ils réalisaient qu’elles avaient infléchi leurs pratiques (une notamment se refusait à recevoir seule des parents).
Autant vous dire que ma propre intervention a été très discrète, les participants se formant entre eux, exposant lucidement des situations, proposant des hypothèses, croisant leurs pratiques…
Ensuite j’ai proposé différentes pistes de réflexion, m’appuyant sur l’interview de Pierre Périer, mais aussi Pierre Delion, Sébastien Pesce ou l’étude de Mac Crory. Et terminé en présentant différents dispositifs concrets : papothèques, Reaap, mallette des parents (vidéo sur le réseau Canopé).
De l’avis des stagiaires (nous réalisons un bilan écrit anonyme de formation), ce temps a été très formateur et riche.
J’ai observé une prise de conscience de l’enjeu de l’école maternelle comme premier lien entre l’Ecole et les familles, une évolution des représentations (on est très loin de la « toute-puissance » des enfants et de la « négligence » des familles), et la préoccupation de comment rendre vivantes et utiles les injonctions réglementaires. J’ai trouvé ces enseignants clairvoyants et très motivés !
Merci beaucoup pour ce travail, dont je pense qu’il est un levier précieux pour éclairer et outiller les enseignants.
Valérie Boespflug
Formatrice ASH à l’ESPE de Paris