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La transition écologique ne se fera pas sans justice sociale 

Le Mouvement pour une Alternative Non-violente organise régulièrement des « débats de la non-violence » un peu partout en France. En janvier dernier, c’était à Nancy, dans un nouveau lieu, La Cantoche.

Ce soir-là, 30 personnes de toutes générations sont présentes dans la salle du bar-restaurant associatif bio, local et solidaire. Il est question de l’articulation entre justice sociale et transition écologique. Très rapidement, on entend dans le débat « Fin du monde, fin du mois, même combat ! ». Ce slogan, qui résume sans doute l’enjeu le plus crucial de notre siècle, fut prononcé à de nombreuses reprises au moment des manifestations des Gilets jaunes, fin 2018, en France. Il exprimait ce qui semblait alors être un défi : réduire les inégalités croissantes tout en préservant l’habitabilité de notre planète.

Pour beaucoup de participants au débat, ces deux enjeux sont considérés comme indissociables. La justice sociale est le moteur de la transition écologique, laquelle devient aussi un outil de réduction des inégalités. « Mais comment, concrètement, faire vivre cette affirmation quand une partie de la population se sent dépossédée des éléments essentiels pour une vie digne que sont le travail, l’alimentation de bonne qualité, la santé, l’éducation ? »

Les plus pauvres s’intéressent aussi à l’écologie !

Une membre d’ATD Quart Monde prend alors la parole pour dire que les plus pauvres sont sensibilisés à l’écologie, car ce sont eux qui sont les plus exposés à la hausse des températures, à la pollution et à la dégradation de la qualité de l’air. Les personnes confrontées à la précarité sont au quotidien souvent « plus écolos que les écolos » ! Elles mettent en œuvre des pratiques qui font durer les objets pour les remettre en état et les réutiliser, alors que la société de consommation pousse à jeter. « Ce sont les riches qui polluent le plus, pas les pauvres », conclut-elle.

Certains participants mettent également en exergue la nécessité d’élargir le débat au niveau mondial. Ils constatent que les inégalités explosent entre les pays, avec leur lot de pauvreté et de migrations forcées, et les populations démunies sont les premières victimes des atteintes environnementales.

Des pistes d’espoir

Après un débat très riche, plusieurs pistes d’espoir ont été exprimées. Elles passent notamment par la réappropriation de l’espace du politique par les citoyennes et citoyens de façon à édifier un monde plus juste et plus durable. Le « Pacte pour la transition », signé par de nombreuses organisations, dont le MAN, et par des milliers d’individus, a précisément pour ambition d’engager des mobilisations à l’échelle des territoires. Denys Crolotte, Mouvement pour une Alternative Non-violente

Cet article fait partie du journal Résistances publié chaque année à l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre.

 

Photo : © The Flower Thrower, Banksy