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Visages de Scampia

Visages de Scampia

Les justes de Gomorra

Ce n’est pas un album de photo, ni un livre sur la mafia napolitaine.
C’est un ouvrage d’art, qui nous donne un accès privilégié à la banlieue populaire de Naples. Davide Cerullo y fut un enfant sage, puis un ado voyou avant de trouver sa voie dans la poésie et de devenir photographe.

Le titre évoque la diversité des physiques et des sentiments : Visages de Scampia. Et le sous-titre, Les justes de Gomorra, interpelle, comme tout oxymore. Pourquoi pas La lumière des ténèbres, ou Une douce violence ?

Les photos nous touchent. Il faut accepter d’être blessé par ces familles impuissantes face à « l’industrie de l’inégalité sociale ». Par ces enfants qui ont un regard d’adultes, ces adultes qui semblent hésiter à montrer leur côté victime ou leur côté bourreau.
Le papier mat accentue la dureté des images. Les photos parlent, racontent la gravité de la situation, mais aussi l’espérance sous-jacente que l’instruction sauve ces enfants.

Davide Cerullo est persuadé que « La Culture est l’unique arme de rachat », comme c’est peint sur un mur. Il vit toujours dans le quartier, participant à des actions culturelles et sociales.

L’ouvrage ets enrichi  par de très beaux textes d’Ernest Pignon-Ernest, Erri De Lucca et Christian Bobin, qui écrit au photographe : « Comme vous , je crois que la beauté sauvera le monde ».

François Phliponeau

Gallimard – 2019 – 144 p.

Compte-rendu publié dans la Revue Quart Monde n°252 : Franchir le seuil du militantisme.