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Précarités et éducation familiale

Précarités et éducation familiale

Un collectif de professeurs en psychologie du développement confronte la recherche scientifique avec les réalités familiales et sociales de nos sociétés.

Après une définition de la précarité – proche de celle du rapport Wresinski – à différencier de la nouvelle pauvreté engendrée par le contexte économique actuel, l’ouvrage examine, dans une première partie, le fonctionnement des familles vivant en grande pauvreté pour mieux comprendre leurs stratégies et leurs compétences. Sachant que la précarité engendre l’isolement ou l’appauvrissement des relations du groupe familial avec les institutions, il s’agit de tenter de « transcender » ces effets et de permettre aux familles de se réinsérer dans le tissu social.
Pour ce faire, le projet n’est pas d’imposer d’emblée codes et structures mais de tenter de comprendre quels sont les besoins des personnes. On perçoit ainsi qu’elles souhaitent essentiellement être reconnues comme compétentes. Grâce à une collaboration basée sur la confiance, elles retrouvent l’estime d’elles-mêmes. Cela acquis, l’individu va rechercher un sens à sa vie relationnelle. Il va s’impliquer dans une vie sociale, s’ouvrir aux autres. Il perçoit les institutions comme facilitatrices et non menaçantes. Cela demande aux institutions une grande flexibilité et de la créativité. Pour cela, une formation adéquate des professionnels est indispensable.
Les auteurs ne croient cependant pas aux miracles. Ils soulignent l’impact des facteurs personnels à prendre en compte.

La deuxième partie de l’ouvrage explore le domaine de l’éducation, enjeu de conciliation et de pouvoir entre familles et institutions. Les questions portant sur la réussite scolaire, sur l’accueil de la petite enfance sont analysées, ainsi que le rôle des universités populaires favorisant la prise de parole, le partage des savoirs qui transforme les parents en apprentis-chercheurs.

Une troisième partie, dédiée aux approches interculturelles, examine la situation des populations déplacées. Des recherches en cours étudient les cultures des milieux d’origine des parents et leur interface avec celle du pays d’accueil.

La quatrième partie s’intéresse aux pratiques professionnelles concernant les politiques sociales et familiales. Les auteurs dénoncent la tendance actuelle chez les travailleurs sociaux à faire l’impasse sur les conditions socio-économiques des familles. Ils suggèrent de contrebalancer cette tendance en misant sur les forces des parents, en proposant des actions collectives, des groupes de parents, outils de soutien à la communication et à l’intervention. Cette posture demande aux professionnels de lutter contre leur propre souffrance individuelle en organisant des rencontres pour échanger avec leurs pairs.

Éditions Erès – 2011 – 455 p.