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La diplomatie non gouvernementale

La diplomatie non gouvernementale

Comment une solidarité mondiale peut être construite par l’action de citoyens motivés au sein des ONG plutôt que par la diplomatie internationale.

Les ONG peuvent-elles changer le monde ?

L’auteur, ingénieur agronome aux Affaires Étrangères puis à la Banque Mondiale, président de Coordination Sud, s’applique à démontrer ici que la solidarité mondiale peut être obtenue, avec des ajustements et des coordinations, moins par les diplomaties nationales ou les institutions internationales que par les ONG. Les deux premières sont en effet tributaires des accords et du financement des États riches ; les ONG, par contre, sont indépendantes des pouvoirs étatiques et ne poursuivent que des buts non lucratifs en faveur des Droits de l’Homme, du progrès social et de la démocratie.

Le premier chapitre donne un aperçu historique de la lutte contre la pauvreté, depuis les pratiques d’autrefois jusqu’aux grandes organisations mondiales récentes. Il y a un clivage de plus en plus profond entre les projets des responsables et le nombre de pauvres dans le monde. Surtout depuis Monterrey en 2002, les actions du G20 dépendent des institutions financières internationales. Et les diplomates préservent les intérêts de leur nation.

Ce sont les ONG, soutenues par des citoyens rassemblés et actifs, qui peuvent « négocier » avec les diplomates, les institutions de l’ONU et les entreprises multinationales. L’auteur recense cinq grandes familles :
– les ONG internationales comme Médecins Sans Frontières ;
– des mouvements fédératifs d’ONG comme Caritas ;
– des fédérations nationales coalisées comme Coordination Sud, interlocuteur des commissions européennes ;
– des coalitions thématiques internationales comme Action mondiale contre la pauvreté ;
– des réseaux internationaux montés par des personnalités, comme Bob Geldoff .

Pour peser sur les puissances de l’argent et sur la mondialisation néo-libérale, les ONG doivent s’appuyer sur trois piliers :
– des réseaux de militants de la solidarité mondiale d’abord,
– l’opinion publique et les media ensuite,
– enfin sur des experts en négociations comme OXFAM soutenant les producteurs africains du coton, Jubilé 2000 exigeant l’annulation des dettes des pays pauvres, le Comité de 1000 associations rassemblées à la Villette en 1998 contre l’AMI (Accord multilatéral sur l’investissement), le Forum social mondial ou ATTAC.

Elles doivent aussi entretenir à la fois cohérence interne et adaptation aux situations, complémentarité entre elles, soutien des volontaires et des donateurs, et sensibiliser les citoyens à la solidarité.

Une étude facilement accessible, illustrée par des exemples concrets.

Clémence Boyer

Éditions de l’Atelier – Enjeux Planète – 2006 – 204 p.