Jeune dessinatrice allemande du Land de Saxe-Analt, Paula Bulling a connu des jeunes sans papiers (Farid, Aziz, Suleiman…) lors d’une manifestation.
Elle décide d’en savoir un peu plus sur leur situation et veut essayer de retrouver ces jeunes. Son arrivée dans un bar afro de Halle choque les Africains. Ceux-ci sont peu habitués à voir une jeune allemande blanche, lui font subir un véritable interrogatoire… mais veulent bien l’aider.

Elle arrive au ZASt (Centre d’accueil pour demandeurs d’asile) de Farid. Depuis 7 ans, il passe de foyer en foyer, mais ne peut pas changer de district sans autorisation, il est assigné à résidence.
Ce foyer-ci est des plus déprimants « Dans cet endroit, je deviens fou, je ne sais plus qui je suis, ni comment je peux rester un homme normal… ». Il se sent comme en prison et complètement assisté.

Au cours de l’été, Farid et plusieurs autres ont obtenu leur transfert. Le dialogue de Farid avec un photographe de Leipzig rencontré sur le quai de la gare illustre bien le racisme primaire que l’on perçoit dans les milieux occidentaux et que l’on retrouve d’une manière identique dans les dialogues lors d’une manifestation pour « la suppression de l’obligation de résidence ». La mort, par négligence, de l’un des leurs, brûlé vif dans l’explosion du restaurant où il travaillait au noir, est aussi une illustration de l’indifférence générale.

Cette bande dessinée au graphisme très noir accentue l’impression de racisme généralisé envers les immigrés.
Le texte, traduit de l’allemand, est succinct. Il souligne la situation générale insupportable des immigrés demandeurs d’asile sans papiers… en Allemagne et ailleurs.

Edition L’Agrume – 2014 – 125 p.