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À Maxéville, au coin café La Balance, on tisse du lien social

Photo : la Fête des voisins le 12 juin 2015 au pied de l’immeuble La Balance à Maxéville (photo D. Fisson)

Au pied de l’immeuble « La Balance » à Maxéville, en Meurthe-et-Moselle, le Secours catholique tient un coin café le jeudi. Objectif : tisser du lien entre les habitants.

« Vous allez à La Balance ? Montez ! » Pierre, la soixantaine et l’œil rieur, connaît bien le chemin. Avec Francine et Marie-Louise, tous trois retraités, ils habitent un peu plus bas dans le quartier et sont des habitués du coin café. Tous les jeudis, ils empruntent la rue Gambetta dans la petite voiture grise de Pierre qui les dépose au pied de l’immeuble, au bout de l’impasse.

Dressé au milieu d’un quartier pavillonnaire de Maxéville, La Balance héberge 52 familles de milieux très modestes. En 2010, le Secours Catholique menait une recherche sur les zones enclavées de Nancy et son agglomération avec une question simple : « comment agir sur place ? ». La mairie de Maxéville et la paroisse ont alors signalé La Balance , un immeuble HLM tenu à l’écart, exclu de la vie citoyenne. Dominique Fisson, qui travaille pour le Secours Catholique depuis 14 ans, a instauré le coin-café de La Balance dans un local du rez-de-chaussée mis à disposition par le bailleur, Batigère. « Une « plongée dans l’inconnu » avec un défi principal : « améliorer le vivre-ensemble sans être dans le rapport de force. »

De l’amitié et des sourires

Autour d’un café et des photos de la dernière Fête des voisins, Pierre charrie Monique qui a mis exceptionnellement du rouge à lèvres. Colette dévoile avec gourmandise les petites crèmes anglaises qu’elle a cuisinées. Sexagénaire hyperactive – entre gym senior, théâtre et visites à l’hôpital -, elle habite La Balance et vient trouver ici de « l’amitié et des sourires ». « On est là pour se rencontrer. S’il y a des besoins, on écoute et on agit. Mais il n’y a pas de projets définis » explique Didier, professeur à la retraite.

A côté des barbecues pour la Fête des voisins, des rencontres ont été organisées avec des élus locaux, des travailleurs sociaux et des policiers municipaux. Mais le coin-café est surtout un lieu de passage, de confidences et d’entraide. Rosine, originaire du Gabon, a obtenu un permis de séjour et un travail grâce aux relations créées autour des cafés de La Balance.

Vers 16 heures, l’immeuble s’anime. Les enfants reviennent de l’école. Quentin, quinze ans, passe échanger quelques mots et évoque le diplôme de manutention qu’il prépare. Il repart, un paquet de chips sous le bras. Une mère de famille, chargée de courses, salue de loin la petite troupe du coin-café. « Ici, on ne cherche pas à faire, on cherche à être », résume Dominique.

Camille Gachot