Edito
...
Expérimenter
un
nouveau mode de financement de
l’emploi, pour montrer que le
chômage de longue durée et
d’exclusion sociale est un fléau
que l’on peut combattre et
supprimer, voilà le challenge
auquel nous nous sommes attelés.
Nous
avons
la preuve théorique que le
financement de l’emploi par
« transfert de charges »
des personnes durablement privées
d’emploi aujourd’hui ne coûterait
pas davantage à la collectivité
que la part de financement qu’elle
consacre légitimement à aider ces
personnes. Or, une grande majorité
des citoyens demandent de
l’emploi, de la dignité, de la
considération et non des
allocations de substitution.
Le
mode
de financement par transfert est
indispensable pour atteindre
l’exhaustivité du
« zéro » chômeur de
longue durée, car il permet de
créer et financer des emplois
autant que de besoin. En effet,
tout chômeur de longue durée qui
revient à l’emploi conventionné
dans le cadre de notre
expérimentation permet de réaliser
une économie budgétaire qu’il
devient ipso facto légitime de
transférer sur le financement de
cet emploi.
Enfin
le
mode de financement par transfert
est le seul qui puisse apporter
l’autre clé de voûte de
l’expérimentation : la sécurité
individuelle à très long terme par
le recours au CDI, au SMIC à temps
choisi. La précarité de l'emploi
et la crainte du lendemain, sont
le poison le plus puissant qui
paralyse et entraîne la création
de ces fameux "freins à l'emploi",
fantasmés et si mal nommés. Ce ne
sont là que des barrières dont
l'objet est de masquer la pénurie
réelle d'emplois et rejeter la
responsabilité sur la victime : le
citoyen privé d'emploi.
Expérimenter
ce
mode de financement ne suffit pas,
il faut aussi expérimenter
« une articulation » où
l’économie interstitielle
cofinancée par la collectivité ne
vient en aucune façon limiter ou
concurrencer l’emploi ordinaire.
C’est
pourquoi
nous avons élaboré un projet très
précis et complet, qui perdrait
tout son sens et sa pertinence
sans ce mode de financement
original.
Patrick
Valentin