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Université populaire de Reims : « donner, c’est grandir dans l’échange »

Une trentaine de personnes ont participé le 28 mai à Reims à une Université populaire Quart monde et ont réfléchi ensemble à la question du don.

Un peu plus d’un mois après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, l’incompréhension face à l’afflux de dons récoltés pour sa reconstruction est toujours bien présente. Pour la dernière Université populaire avant l’été, le groupe « Reims Sud » a donc choisi de s’interroger sur la thématique du don. Après avoir réfléchi au sujet par petits groupes, une trentaine de participants se sont réunis le 28 mai dans les locaux du Secours catholique de Reims.

Rappelant l’histoire de la cathédrale, tous ont tenu à saluer ce « lieu de sacré, de rencontres, de culture », que constitue Notre-Dame de Paris. Mais face au milliard d’euros recueillis en quelques jours, certains participants ne cachent pas leur colère. « Les pierres priment sur l’être humain, c’est triste », affirme ainsi Maria.

Justifier son don

Mais au-delà de ce fait d’actualité, quelles sont les formes de don et que peut apporter le fait de donner ? Le don évoque tout de suite la question de l’argent, mais peu à peu, d’autres réponses fusent : « don de temps, de savoir, de matériels, d’organes, de sang, d’amour, de la vie, de son expérience, d’un sourire… » Mais existe-t-il des bonnes ou des mauvaises raisons de donner ?  « Certaines personnes donnent pour leur image, leur notoriété. D’autres pour des avantages sur leurs impôts. Tous les dons ne viennent pas forcément du coeur », souligne Michelle.

Le débat est alors lancé : « A-t-on besoin de justifier son don ? Est-il mieux de donner pour la recherche contre le cancer, pour les animaux, pour la cathédrale de Paris ? Est-ce qu’il y a des causes plus justes que d’autres ? ». Les avis sont partagés, mais tous les participants s’écoutent avec bienveillance et s’accordent finalement pour dire que « chacun donne en fonction de ce qui le touche ».

Avoir plus de poids en agissant ensemble

Des exemples de dons sont alors avancés : « Depuis un mois, je donne un peu d’argent à une grand-mère. Je reçois un sourire, un remerciement, ça me fait chaud au cœur. Je reçois ainsi un petit brin d’amour. » « On donne de soi parce qu’on veut agir sur la société et l’embellir. »  Alors qu’au début de la soirée, la question du don d’argent prédominait, naturellement, la discussion glisse alors sur la notion de partage.

« Quand on est plusieurs à agir ensemble, on a plus de poids pour changer les choses, les mentalités », souligne un membre du Mouvement.  « Si l’on me donne tout le temps à manger, cela ne va pas me faire sortir de ma petite misère. Donner doit aussi impliquer une participation collective », estime une militante. Tous s’accordent en conclusion pour dire que « donner, c’est grandir dans l’échange ».

Julie Clair-Robelet

Photo : Université populaire de Reims le 28 mai 2019. Pascale Laurent, ATDQM