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Une première en France : des étudiants en travail social à l’école des plus pauvres

Faire participer les « usagers » ?

Voilà bien une question que de nombreuses écoles en travail social se posent.

De son coté, le réseau Wresinski « Participation, Croisement des savoirs » fort de son expérience des co-formations avec plus de 1OOO professionnels de l’intervention sociale est convaincu que la lutte contre la pauvreté doit se mener dans un réel partenariat entre personnes en situation de pauvreté, institutions et professionnels, dès la formation initiale.

C’est dans ce contexte, que l’Institut Régional de Travail Social Languedoc Roussillon (IRTS-LR) situé à Perpignan est la première école en France à proposer le croisement des savoirs et des pratiques entre étudiants et personnes en situation de pauvreté.

Une première année d’expérimentation vient de se terminer.

Lire le compte-rendu la formation en croisement des savoirs : c’est ici !

Entretien avec Elsa Piou Iliassi, cadre pédagogique à l’IRTS-LR.

Quelle fonction occupez vous ?

Je suis cadre pédagogique à l’IRTS-LR, et coordinatrice du PRDS 66.

L’IRTS de Perpignan existe depuis 2004. Le PRDS, Pôle de Ressource du Développement Social 66, s’est mis en place en 2005. C’est un projet porté par l’IRTS-LR et co-piloté avec le Conseil Départemental 66, la CAF 66, la préfecture des Pyrénées Orientales, la ville de Perpignan, et la communauté urbaine Perpignan Méditerranée.

Il a pour objectif d’accompagner les professionnels de l’intervention sociale et éducative vers des modes d’intervention qui soient décloisonnés, plus transversaux, plus collectifs, plus participatifs vis-à-vis des populations. Il organise des journées d’études, des formations, des échanges d’expériences, accompagne des projets.

Comment avez vous connu la démarche du croisement des savoirs et des pratiques ?

Le PRDS 66 a organisé plusieurs journées de rencontre et de formation entre des professionnels de l’intervention sociale, des bénévoles associatifs, des personnes « concernées » sur les questions de participation. C’est dans ce cadre que nous avons commencé à rencontrer certains membres du réseau « croisement des savoirs et des pratiques ». Suite à ces rencontres, plusieurs professionnels d’institutions et d’associations ont souhaité aller plus loin, pour se soutenir mutuellement dans la mise en place de projets participatifs, échanger, expérimenter des approches et outils. Nous avons sollicité le comité de pilotage du PRDS, qui s’est saisi de cette demande. Noëllie Greiveldinger (psychologue au Conseil Départemental 66 et disposant d’un temps de travail en collaboration avec le PRDS) et moi avons alors eu la possibilité d’animer un groupe qui est devenu le Réseau Ressource sur les démarches participatives qui rassemblait alors des professionnels et des bénévoles associatifs. Ce groupe s’est mis en place en avril 2013. Très vite, la question de la participation des personnes concernées (habitants, « usagers », personnes en situation de précarité) à ce réseau a été soulevée.

Noëllie avait participé à une co-formation par le croisement des savoirs et des pratiques à l’INSET d’Angers en 2006 et ensuite a co-animé une co-formation organisée par ATD Quart monde. Hervé Lefeuvre et Noëllie m’ont ensuite proposé de co-animer avec eux une co-formation à Niort en 2013, portée par le CNFPT. Prendre part à la co-animation de cette co formation a été très intense et formateur. Vivre cette co-formation m’a convaincue que cette démarche était réellement vecteur de changement, pour des personnes en situation de pauvreté et pour des professionnels.

Nous souhaitions alors développer ce type d’approche dans les Pyrénées Orientales, permettre à des professionnels et des personnes en situation de pauvreté de se rencontrer selon des modalités spécifiques, afin de faire évoluer les pratiques.

Le problème auquel nous avons été confrontées, c’est qu’ATD Quart Monde n’a pas de militants dans les Pyrénées Orientales.

A partir de 2014, nous avons contacté des usagers qui avaient déjà une expérience d’action collective dans diverses institutions. Nous leur avons proposé de constituer un groupe qui pourrait travailler en lien avec le Réseau Ressources sur les démarches participatives. Ils se sont progressivement constitué en collectif et ont choisi de s’appeler « les Portes Voies », groupe qui se donne pour objectifs de « porter la parole » des personnes en situation de pauvreté. Quand on leur a parlé d’intervenir dans la formation initiale des travailleurs sociaux, cela les a extrêmement motivé.

Pour animer le Réseau Ressources sur les démarches participatives, nous nous sommes fortement inspirées de la démarche de croisement des savoirs et des pratiques. Cela nous a permis de travailler avec deux groupes de pairs (professionnels et bénévoles / « portes voies ») sur des situations repérées comme situations problèmes, sur l’identification de conditions pour mieux coopérer, sur la préparation et animation d’une journée d’étude, sur la co-écriture d’une charte sur la participation qui a ensuite fait l’objet d’un film.

Pourquoi l’IRTS-LR a souhaité se lancer dans cette expérimentation ?

D’une part, les portes voies étaient très motivés pour intervenir en formation initiale. Cela avait du sens pour eux de participer à une expérience de croisement des savoirs et des pratiques avec des étudiants.

D’autre part, Noëllie et moi étions convaincues, que le croisement des savoirs et des pratiques avec des personnes en situation de pauvreté serait très formateur pour les étudiants, à plusieurs niveaux :

  • une meilleure compréhension de ce qu’est la pauvreté,
  • la prise de conscience (ou le renforcement) du fait que les personnes en situation de pauvreté ont une réelle capacité de réflexion et disposent de savoirs,
  • une rencontre avec les personnes en situation de pauvreté selon des modalités qui ne sont pas possibles sur le terrain de stage (un cadre qui permet autant que possible un échange d’égal à égal),
  • l’expérimentation du croisement des savoirs et des pratiques et le repérage de conditions méthodologiques pour permettre aux personnes en situation de pauvreté d’être partenaires de projets qui les concernent,
  • une réflexion de fond sur leurs représentations, leur posture et leurs pratiques.

Cette proposition allait dans le sens de ce qui était souhaité et mis en avant dans le rapport Bourguignon puis dans le plan d’action interministériel en faveur du travail social et du développement social.

Avez vous du convaincre ?

Arriver à l’expérimentation concrète du croisement des savoirs et des pratiques en formation initiale a été un chemin. Cela représente un coût financier, et au delà, cela implique un regard renouvelé sur les acteurs « habilités » à prendre part au processus de formation (qui forme qui ?), sur le référentiel de compétences et la façon d’acquérir ces compétences.

Plusieurs initiatives ont permis de sensibiliser différents types d’acteurs.

Le Conseil Départemental a organisé une journée « assises de la solidarité » en 2013 sur le thème de la participation. La démarche du croisement des savoirs et des pratiques y a été présentée devant les cadres de l’institution.

Le réseau ressources sur les démarches participatives a organisé une journée d’étude intitulée « Pourquoi et comment favoriser la participation des personnes les plus éloignées de la prise de parole et de décision ? »1 en décembre 2014. Elle a rassemblé 130 personnes, professionnels de terrain et cadres (de différentes institutions et associations), personnes en situation de précarité. Au cours de cette journée, ATD Quart Monde a notamment pu présenter la démarche de Croisement des Savoirs et des conditions pour travailler en partenariat entre personnes en situation de pauvreté et professionnels.

Une rencontre a été organisée en 2015 entre les portes voies et les formateurs de l’IRTS afin de clarifier les attentes des formateurs au sujet d’une expérimentation du croisement des savoirs en formation initiale.

Il nous a semblé important d’associer les formateurs de terrain qui reçoivent les étudiants en stage en amont de l’expérimentation avec les étudiants. Le PRDS 66 a donc porté une co-formation avec ATD Quart Monde en novembre 2015, en direction des formateurs de terrain – qui accueillent des étudiants en stage (13 professionnels de 3 institutions – CD66, CCAS de Perpignan, CAF66 – ont participé sur 4 journées). Les personnes en situation de pauvreté étaient représentées par 2 portes voies et 4 militants quart monde. En amont de la co-formation, un comité de pilotage associait ATD Quart Monde, l’IRTS et les institutions partenaires (CD66, CAF66, CCAS de Perpignan) afin de préciser les attentes concernant la co formation, le lien avec la formation initiale, etc. Progressivement, cela a permis de favoriser une appropriation du projet par la direction de l’IRTS, mais aussi par les partenaires.

Suite à la co-formation, deux journées de suivi ont été organisées, en mars et en juin 2016, afin d’évaluer les effets de cette co-formation, autant dans les pratiques au quotidien de ces professionnels que dans le fonctionnement des équipes et dans la posture de formateur de terrain. La deuxième journée était centrée sur l’élaboration de projets. A partir de ce travail, les professionnels ont notamment préparé une intervention à l’intention des étudiants sur l’impact de la co-formation pour eux.

Deux cadres pédagogiques, responsables de la filière ASS et ES, étaient assistants pendant la co-formation. Ce rôle a été essentiel pour que le projet soit ensuite porté par l’équipe des cadres pédagogiques. La restitution a rassemblé les responsables institutionnels, les formateurs et direction de l’IRTS, des acteurs associatifs.

Un temps de présentation et sensibilisation à l’intention des cadres pédagogiques a été organisé dans la foulée, suite à la co-formation.

Nous avons débuté l’expérimentation en direction des étudiants de deuxième année de l’IRTS en janvier 2016. La direction a validé un budget pour la 1ère année d’expérimentation.

Pouvez vous nous dire en quoi a consisté cette première année d’expérimentation ?

Nous avons fait le choix de proposer l’expérimentation dans le cadre d’un POA, Parcours Optionnel d’Approfondissement, intitulé: « En quoi le savoir des personnes concernées peut nous aider à lutter contre la pauvreté ? » Le POA représente 140h de formation, sur la 2ème et 3ème année, en transversalité entre ES, ASS et EJE. Les étudiants se positionnent sur la base du volontariat, et ont pu choisir entre 3 POA différents. Un groupe de 22 étudiants (ES et ASS) a choisi ce POA. Suite au positionnement des étudiants, nous avons eu un temps de travail avec eux d’une part en leur présentant la démarche, d’autre part en travaillant autour d’une question analysée par Marion Carrel2, concernant l’approche égalitaire et/ou différenciée des personnes en situation de pauvreté dans le cadre des démarches participatives.

Il y a ensuite eu 2 journées de croisement, en avril et en juin entre 5 personnes en situation de pauvreté (2 portes voies et 3 militants quart monde) et les 22 étudiants. Lors de la 1ère journée de croisement, nous avons travaillé le matin sur les représentations et l’après-midi, à partir d’un texte préparé par les militants et portes voies, sur ce qu’est pour eux la pauvreté. Ensuite, Noëllie et moi, nous avons retravaillé au mois de mai avec les étudiants sur des questionnements qui avaient émergé chez les étudiants suite à cette 1ère journée de croisement. Chaque étudiant a ensuite écrit un récit d’expérience. Il y a eu une deuxième journée de croisement au mois de juin où l’on a travaillé à partir des récits écrits d’une part par les étudiants, d’autre part les militants et portes voies. Un bilan « à chaud » a ensuite été réalisé.

Ensuite, et toujours en juin 2016, il y a eu une journée de mise en perspective au cours de laquelle nous avons proposé trois types d’intervention. Frédéric Subbiotto, volontaire d’ATD Quart monde, est intervenu pour rappeler d’où vient l’idée du croisement des savoirs et ses objectifs (En quoi le croisement des savoirs peut il nous aider à lutter contre la pauvreté ?), il a également présenté des conditions pour que les personnes en situation de pauvreté s’impliquent dans des démarches participatives et qu’ils puissent croiser leurs savoirs et pratiques avec d’autres acteurs (élus, professionnels, chercheurs, …). Des professionnelles qui avaient participé à la co-formation de novembre 2015 sont intervenues pour expliquer comment elles avaient vécu cette co-formation et l’impact que cela avait sur leurs pratiques. Enfin, Laurent Sochard a proposé un apport plus théorique sur le lien entre croisement des savoirs, intervention sociale et pratique professionnelle.

Nous avions élaboré un outil pour les étudiants, qu’on avait appelé « le journal de bord », anonyme et que chaque étudiant remplissait après chaque séquence de formation.

Enfin dernier temps en juin 2016 : un bilan fait avec l’ensemble des intervenants (animateurs, formateurs, secours populaire, etc.).

Dans le même temps, nous avons cheminé concernant le groupe des portes Voies, accompagné au départ par le PRDS. Nous avons compris qu’une des conditions pour qu’ils puissent proposer une parole autonome, était qu’ils soient soutenus par une association autonome par rapport au PRDS. De plus, pour élaborer une parole collective, il était nécessaire que les membres du groupe des portes voies puissent être soutenus, si besoin, dans leurs démarches administratives individuellement. C’est le Secours Populaire qui s’est proposé pour assurer ce soutien. Pour animer et accompagner ce groupe, la question de la formation des deux animateurs du groupe des portes voies (Timéa Tampon Lajariette et Eric Rémy – tous deux bénévoles au Secours Populaire), s’est très vite posée. Ils ont donc participé aux temps de croisement avec les étudiants en tant qu’assistants, et étaient présents à la journée plus théorique de juin 2016. Un partenariat s’est aussi mis en place entre le Secours Populaire de Perpignan et ATD Quart Monde Croisement des Savoirs et des Pratiques, ce qui leur permet de continuer à se former au croisement des savoirs.

Depuis septembre 2016, les 22 étudiants sont en 3ème année. Nous avons pu reprendre ensemble une évaluation plus distanciée de l’expérimentation à laquelle ils avaient participé en 2ème année et clarifier les questionnements que cela avait suscité. Des questionnements ont été formalisés autour de 4 thèmes. Ils travaillent maintenant sur ces questions qu’ils peuvent choisir de traiter sous la forme d’une question de recherche ou d’un projet opérationnel en lien avec une structure. Ils doivent cependant élaborer leur cheminement selon un angle méthodologique spécifique : pour travailler cette question, selon la démarche du croisement des savoirs et des pratiques, comment vous y prendriez-vous, quelles sont les implications (pourquoi, comment, quand proposer des temps de croisements, selon quelles modalités, etc.) ?

En 2ème année, ils ont vécu la démarche de croisement et ont commencé à prendre du recul, en 3ème année, l’objectif est qu’ils s’approprient la démarche et commencent à intégrer des principes éthiques et méthodologiques dans leur pratique .

Quel bilan faites-vous de cette première année ?

Concernant les étudiants, les réactions ont été très diverses suite à ce début de projet de croisement. Plusieurs étudiants disent vraiment avoir pris une claque, qui les ont amené à revisiter leurs motivations pour faire ce métier, quel sens cela avait, etc. Pour nous formateurs, c’est important qu’ils se posent ces questions parce que ça participe en tant que tel au processus formatif. D’autres étudiants disent à l’inverse ne pas avoir été surpris par le discours des personnes, mais par contre ont convenus que cet apport les amèneraient à développer une pratique plus respectueuse, notamment au cours des entretiens. Si donc les impacts sont différents tous les étudiants ont dit que ces temps de croisements avaient été des moments très forts dans leur programme de formation. Ils ont tous insister sur le fait que ces rencontres n’ont pas du tout le même impact que les rencontres qu’ils peuvent faire au cours des stages. Certaines professionnelles qui ont participé à la co formation de novembre 2015 ont pu dire aux étudiants que cette expérience les avaient amenées à se reposer des questions qu’elles s’étaient posées lors de leur formation initiale sur le sens de leur métier et ont parlé de la posture d’inconfort dans laquelle elles se trouvaient suite à la co formation et aux prises de conscience qui s’est étaient produites. Mais aussi du fait qu’elles retrouvaient du sens dans leur pratique. Les étudiants ont réfléchi sur l’engagement, sur ce qu’est un professionnel engagé, ce qui ne veut pas dire pour autant militant, sur la distance ou proximité professionnelle, etc. Il y a eu aussi de nombreuses critiques de la part des étudiants sur la méthode, sur les principes de la co-formation, notamment sur la question des groupes de pairs, et les justification de la séparation très nette entre militants et étudiants. Ils disent maintenant comprendre pourquoi les temps de croisement ont été organisés de cette manière, même si cela avait pu être difficile à accepter pour une grande partie d’entre eux.

Du coté des personnes en situation de pauvreté, la plupart ont beaucoup apprécié de travailler avec les étudiants, disant que cela leur permettait aussi de retrouver l’espoir dans la future génération des travailleurs sociaux. La démarche contribue également à ce que chacun renforce son pouvoir d’agir, la confiance en soi, sa capacité à s’exprimer dans un groupe et face à de futurs professionnels. Sur certains points, des militants et portes voies ont le sentiments d’avoir été entendus par les étudiants.

Pour les formateurs, la démarche nous a amenés à changer le regard que l’on avait sur certains étudiants. Ils nous ont surpris dans la façon de réagir. Cela nous a amené à considérer plus positivement certains étudiants.

Ce qui apparaît, c’est que cette initiative a fait bouger des choses à différents niveaux à l’IRTS. Cela a mis en évidence le fait que certains des questionnements devaient pouvoir être travaillés en amont dans la formation. Cela nous a contraints à réinterroger le déroulé pédagogique, comment aborder les contenus de formation mais aussi les rapports entre formateurs et étudiants, dans le sens du développement du pouvoir d’agir des étudiants dans l’IRTS. On est en train de revoir différentes choses : comment on aborde la question de la pauvreté, de l’accès aux droits, la façon dont sont abordées les techniques d’entretiens et la façon de mener un entretien, les questions de distance et de proximité entre professionnels et usagers, la question du travail en réseau, etc. Et ces questions débordent largement le seul POA et concernent l’ensemble des pratiques de formation.

Un aspect plus complexe a été celui de la rémunération des militants et portes voies. La démarche étant nouvelle pour l’IRTS, nous avons envisagé plusieurs pistes avant de faire le choix des vacations. Cependant, ce choix a été plus que contraignant pour les militants et portes voies en termes de délais avant de percevoir leur salaire et d’impacts sur leur situation financière personnelle.

L’expérimentation de la démarche du croisement des savoirs et des pratiques en formation initiale nous a aussi permis de renforcer le réseau local de personnes s’inscrivant dans cette démarche, et de continuer chacun de notre place à s’approprier un peu plus cette démarche, comprendre de nouvelles conditions de mise en œuvre, etc.

Pour le Secours Populaire, qui est pleinement partenaire de la démarche, accueillir le groupe des portes voies soulève également de nombreuses questions en interne et oblige à réinventer.

Pour ma part, j’ai pris beaucoup de plaisir à participer à cette expérimentation. J’ai appris de nouvelles choses et cela m’a donné de nouvelles idées, et a renforcé mon envie et ma motivation pour poursuivre !


Quelles sont les prochaines étapes pour cette deuxième année d’expérimentation ?

Il est prévu, sur les trois prochaines années (pour lesquelles nous avons obtenu un financement européen) de poursuivre l’expérimentation et de faire évoluer le déroulé pédagogique au delà du POA. Nous avons d’ailleurs commencé depuis la rentrée de septembre. Nous devons faire un bilan suite à la fin de 3ème année du premier groupe d’étudiant pour clarifier la façon dont nous ferons évoluer le POA, notamment sur la 3ème année.

ATD Quart Monde ne pouvant intervenir sur le long terme à l’IRTS, l’objectif est également de soutenir le secours populaire pour que progressivement les animateurs du groupe des portes voies puissent co animer les temps de croisement des savoirs et des pratiques avec des formateurs de l’IRTS.

Il est également prévu de poursuivre la formation des formateurs de terrain (tuteurs de stage). A ce titre, un projet de co-formation par le croisement des savoirs et des pratiques est en préparation avec le Conseil Départemental des Pyrénées Orientales.

Concernant les perspectives, nous souhaitons poursuivre l’accompagnement de nouvelles associations pour favoriser l’émergence d’une parole collective des usagers. Cela permettra aussi aux portes voies de rencontrer d’autres collectifs localement, et de ne pas être « sur sollicités ».

En parallèle, le réseau ressource sur les démarches participatives souhaite maintenant s’investir dans un nouveau projet collectif entre personnes en situation de pauvreté, professionnels et bénévoles. L’idée serait de développer un projet théâtre concernant la lutte contre les stéréotypes concernant la pauvreté. Pour préparer ce projet, nous souhaitons nous appuyer sur les savoirs des personnes en situation de pauvreté, des professionnels et sur l’ouvrage d’ATD Quart monde : « En finir sur les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté [3]». L’animation de ce groupe de travail s’inspire beaucoup de la démarche du croisement des savoirs et des pratiques.

1Le compte rendu de cette journée est disponible sur le site www.prds66.fr (rubrique Formation – Comptes rendus)

2 « Quatre positions dans le débat sur la participation », in Carrel M., Faire participer les habitants ? Citoyenneté et pouvoir d’agir dans les quartiers populaires, ENS Editions, 2013, p. 58-67.

[3] « En finir sur les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté »,Editions Quart monde, 2015, 2015 p.

Le compte rendu de la formation initiale