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Une école pour toit

Quand le droit, malgré sa force, est impuissant, le mouvement citoyen est le plus grand espoir qu’il soit. Les occupations d’écoles par des parents d’élèves et des enseignants pour exiger le respect de la loi se multiplient à Lyon.
Des parents sont scandalisés par les conditions de vie de certains camarades de leurs enfants. Ils sont excédés par la violation de la loi et la présence d’enfants scolarisés vivant à la rue. Depuis la fin du plan grand froid, se multiplient les actions (occupation de gymnase à l’école ou financement des nuits
d’hôtel…).

Une famille est originaire du Kosovo. La maman et ses deux enfants ont été mis à la porte du centre d’accueil pour réfugiés ou ils étaient hébergés après le rejet de leur dossier de demande d’asile. Certaines autorités n’ont apparemment pas encore compris que l’hébergement était inconditionnel et ne dépendait pas du tout du statut administratif des personnes hébergées. Une autre famille dort dans un garage, les enfants font les devoirs à la bougie et quand il pleut, ils sont réveillés par les couvertures trempées car le toit n’est pas étanche. Pourtant la loi est très claire: « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence » (article L 345-2-2 du code de l’action sociale et des familles).

Le Conseil d’État a confirmé que le refus d’un hébergement d’urgence constituait une violation des libertés fondamentales. «Il y a un moment ou, en tant que parent, on doit prendre ses responsabilités et ne pas toujours dire à nos enfants qu’on ne peut rien faire» témoigne un des parents mobilisés.
Ne plus dire qu’on ne peut rien faire face à des enfants qui dorment dehors face à la précarité, face à l’injustice, face à un préfet qui viole la loi qu’il est censé appliquer. Ne plus dire qu’on ne peut rien faire et occuper une école pour que les enfants dorment à l’abri.

D’après un article de Médiapart (4 juin 2012)