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Un outil pour argumenter contre les idées reçues

Après avoir diffusé plus de 80 000 exemplaires des trois premières éditions du livre En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté, ATD Quart Monde épingle à nouveau 131 préjugés largement répandus.

« Les chômeurs ne veulent pas travailler », « si on veut travailler, on trouve », « certains gagnent plus au chômage qu’en travaillant », « les pauvres polluent »… Ces idées fausses évoluent et s’adaptent en permanence. Certaines disparaissent, d’autres apparaissent, toujours bien relayées par des discours publics, selon lesquels les personnes dans la précarité sont des calculateurs, des fraudeurs, des paresseux…

Cette quatrième édition d’En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté y répond point par point, en s’appuyant sur des chiffres, des rapports officiels et des travaux de chercheurs. Tous les domaines sont passés en revue : l’économie, les minimas sociaux, la santé, l’éducation, le logement, la culture, la participation, l’environnement, l’immigration… « Sur tous ces sujets, des idées fausses sont diffusées chaque jour sans être ni vérifiées, ni analysées, ni critiquées », constate Paul Maréchal, délégué national d’ATD Quart Monde.

Impossible de rester sans voix

Le « pognon de dingue » mis dans les minimas sociaux, le travail que l’on trouve dès que l’on « traverse la rue », les « centaines de milliers d’offres d’emploi vacantes », l’actualité montre en effet que ces préjugés sont toujours aussi répandus, à tous les niveaux de la société. Le livre s’attaque aussi aux idées reçues sur les solutions envisagées. « On ne peut pas faire autrement », entend-on souvent, « avec la mondialisation, la hausse du chômage est inéluctable », ou encore « il est difficile de construire plus de logement social ».

Comme en 2012, date de la première édition du livre, ATD Quart Monde « s’est dit que ce n’était pas possible de rester sans voix face à cela. Il est toujours nécessaire de contrer ces arguments qui sont partagés plus ou moins massivement et qui sont associés à une déconstruction des services publics de l’emploi, de la santé, de l’éducation... », détaille Jean-Christophe Sarrot, l’un des auteurs. L’idée de cet ouvrage accessible à un large public est venue « des personnes en situation de précarité elles-mêmes, qui nous disaient que c’était insupportable d’être jugées en permanence et de ne pas être prises au sérieux », ajoute Paul Maréchal. L’objectif est donc de donner à chacun des arguments précis et fiables et de partager plus de 250 références dans la bibliographie pour laisser au lecteur la possibilité d’approfondir la question et d’aller se forger son propre avis.

Démolir les obstacles à la rencontre

« Mais déconstruire dans sa tête les préjugés, cela ne suffit pas », rappelle Jean-Christophe Sarrot. « Il n’y a que la rencontre qui peut changer profondément un interlocuteur. Avec ces arguments, on peut démolir les obstacles à la rencontre et tous les sentiments de résignation. » L’objectif est donc de susciter la discussion. « Cela demande du courage de réagir à la diffusion d’idées fausses au quotidien, dans des discussions, dans son milieu professionnel ou familial, dans les médias, sur les réseaux sociaux… C’est un vrai engagement. Il faut prendre le temps de bien connaître l’idée fausse et d’aller argumenter avec les personnes qui la véhiculent » , souligne Paul Maréchal.

Ces quelques pages constituent ainsi un outil indispensable pour lutter contre l’exclusion des plus précaires et construire ensemble une société reposant sur l’égale dignité de chacun et chacune.

Retrouvez En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté sur le site des Éditions Quart Monde

Cet article est extrait du Journal d’ATD Quart Monde de décembre 2019.