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Un Comité Solidaire « pour les Droits » en Seine-Saint-Denis…

Fatima (*) a « toujours vécu dans cette ville, elle y a ses repères, ses amis, ses connaissances ». Pour continuer à y vivre en famille, depuis 2003, elle et son conjoint ont déposé et renouvelé plusieurs demandes de logement HLM, mais n’ont eu aucune proposition. En ce moment, ils vivent encore dans un appartement privé que le propriétaire vient de vendre. Ils seront donc expulsés le 15 mars prochain.

A leur demande de logement, l’adjointe au maire chargée de l’habitat et du logement a répondu à la fin de l’année dernière :
« Je me dois de vous signaler que la faiblesse des ressources des demandeurs constitue un frein pour accéder aux logements, compte tenu du montant trop élevé des quittances d’une grande partie du parc social, insuffisamment compensé par l’APL. De plus, les différents organismes HLM propriétaires de logements exigent le plus souvent que soient proposés des candidats disposant de justificatifs de salaires. […] L’ensemble de ces contraintes ne me permet pas, malheureusement, de satisfaire dans un délai raisonnable aux candidatures comme la vôtre, qui disposent de faibles revenus. […] Dans l’espoir que l’évolution de votre situation financière et l’offre de logement à bas loyers me permettent de répondre favorablement à votre demande par une proposition de logement ».

L’adjointe refuse en outre de les recevoir, car elle estime qu’un entretien serait « prématuré ». A force d’insistance, le Maire les reçoit et leur propose un appartement libre début juin mais que l’actuel locataire refuse de faire visiter.
Dans une réunion publique, ils interpellent le Maire, ce qu’il n’apprécie guère.
« On a tout essayé, on a contacté tout le monde, adjoint, maire, préfet… »
Mais le 15 mars, à la veille du 2ème tour des élections municipales, ils risquent de se retrouver sans toit. De prématurée, leur demande deviendra donc prioritaire, au nom du droit au logement opposable que l’Etat doit garantir !
La preuve s’il en faut encore que l’accès au logement est un parcours du combattant, pour nombre de « candidatures qui disposent de faibles revenus ».
Et pourtant, cette famille tenace a la chance de ne pas être seule dans son combat, d’avoir été écoutée, d’avoir pu en parler à d’autres, de s’être senti soutenue, de sorte qu’aujourd’hui elle ose prendre la parole avec assurance pour défendre ses droits.

(*) : Les prénoms ont été modifiés afin de ne pas mettre en danger les personnes concernées.