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Un citoyen indigné

Monsieur le Préfet,

Je viens d’apprendre que vous allez faire procéder à l’évacuation du squat situé au 120 de l’avenue Sidi Brahim à Grasse, le 25 janvier prochain. Il est avéré que ce bâtiment est propriété de l’état.

Mon indignation atteint son paroxysme à la pensée que la République, héritière des lumières et dépositaire de l’acte fondateur des droits de l’homme, prompte à intervenir à grands frais sur tous les continents pour des motifs qu’elle qualifie d’humanitaires, s’apprête à jeter à la rue des hommes, des femmes et des enfants Roms, les exposant ainsi aux intempéries qui frappent avec une violence exceptionnelle le département et la région, à la rigueur de l’hiver, à la désocialisation et à l’errance aux conséquences dévastatrices, y compris pour leur survie.

Rien ne justifie ce déni d’humanité qui ne peut être interprété, par tout citoyens épris de justice, du respect des droits et de solidarité, valeurs qui fondent toute société démocratique et humaniste, que comme l’expression d’un total mépris des plus déshérités et d’un authentique acte de guerre perpétré, par calcul politique et/ou par conviction, par les plus riches et puissants contre les plus pauvres sans carnet d’adresses et sans protection…
Porter assistance à personne en danger est un devoir pour tout citoyen quels que soient sa classe et son statut social ; le négliger est un crime condamné par la conscience collective et sanctionné par la loi.

Dans ce contexte, je vous demande expressément d’annuler cette décision d’évacuation indigne et déshonorante, et d’offrir une solution de relogement qui prenne en compte, prioritairement, les droits fondamentaux et inaliénables de l’homme et l’intérêt supérieur de l’enfant. Cela conformément au droit de l’Union Européenne et aux engagements pris, solennellement, par le candidat à la présidence de la République, François Holande.

lettre de Paul M. Universitaire, retraité au Préfet des Alpes-Maritimes avec copie François Hollande, Président de la République, Jean-Marc Ayrault, Premier Ministre, Christiane Taubira, Ministre de la Justice, et aux réseaux sociaux mis en ligne.