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Trois volontaires permanents d’ATD Quart Monde

CLAIRE, 31 ans, Ermont (Val d’Oise)

« Se lancer complétement . » Voilà trois ans que Claire Exertier a rejoint le volontariat, après une décision longuement mûrie. Cette jeune bibliothécaire qui a toujours voulu « apporter des livres là où il n’y en a pas » a découvert ATD Quart Monde grâce aux « temps d’avenir partagé » : « j’ai été touchée par les familles démunies, je ne m’attendais pas à ça . » Elle reviendra chaque été pendant 5 ans. La question d’un engagement plus entier se dessine progressivement. C’est le déclic avec la rencontre de deux jeunes volontaires dont l’engagement permanent et l’enthousiasme la convainquent : « c’est cela que je veux faire. »

Claire a aujourd’hui deux casquettes : elle accueille des personnes intéressées par le volontariat et accompagne des familles du Val d’Oise en difficulté, notamment de logement. Le volontariat permet une disponibilité indispensable pour établir des liens durables avec les plus démunis : « Nous n’avons pas d’étiquette, nous ne sommes pas des travailleurs sociaux. Nous avons la chance d’être dans des rapports « gratuits » avec les gens. » C’est un engagement de tous les jours, pas toujours simple, mais qui lui fait dire qu’elle se sent aujourd’hui « juste avec elle-même . »

 GUILLAUME, 30 ans, Madagascar

« Je suis coresponsable avec Prisca Randrianarindriana de l’action enfance à Tananarive, la capitale, Mahajunga et Tuléar.

Nous accompagnons principalement les enfants à Tananarive dans 2 quartiers. Dans l’un, nous faisons une animation Tapori(1) le mercredi, dans l’autre, une bibliothèque de rue le samedi sur la décharge. Nous accompagnons aussi les animateurs bénévoles. Et cette année, nous avons relancé le festival des savoirs et des arts.

J’ai connu ATD Quart Monde sur Internet. Je cherchais une association reconnue par l’État car j’avais eu de mauvaises surprises dans des ONG locales. Ce qui m’a direct plu, ce sont les premiers contacts, très humains, par mail et téléphone avec Brigitte Bourcier, une volontaire. Ce que j’aime, c’est le fait de réfléchir une action dans son ensemble et non pas juste dans l’obtention d’un objectif. On prend le temps d’apprendre des gens avant de les accompagner. C’est différent “d’apporter un savoir” et de “faire à la place de”. Pour moi, c’est la base de la réussite d’un projet avec les plus vulnérables.

Être volontaire c’est un engagement de vie, une philosophie, c’est d’abord croire en l’humain. Beaucoup de jeunes me disent que c’est courageux. Pour moi, c’est simplement “être” en adéquation avec mes valeurs. »


GUILLERMO, 37 ans, Centrafrique

Guillermo n’a pas peur d’ explorer le monde . Guatémaltèque, issu d’une famille du milieu agricole, il fait ses premiers pas avec le Mouvement… à 7 ou 8 ans : « j’étais un enfant de la bibliothèque de rue de mon village, San Jacinto ».

Passionné d’art et de création, il devient instituteur et continue avec un petit groupe de bénévoles à tisser des liens avec des familles très pauvres des environs en proposant des activités : « pour atteindre certains endroits, nous devions marcher 1h45 ! »

En 1994, il est marqué par un voyage à la capitale, Guatemala Ciudad : « je n’imaginais pas que des familles pouvaient loger dans des cabanes en tôles ou en carton à la capitale. » Cinq ans plus tard, il prend une décision « un peu folle » – selon ses amis – et quitte son métier d’enseignant pour devenir volontaire et s’installer dans cette ville. Quitter son ancienne vie n’est pas simple, il remet son engagement en question, notamment quand il quitte son pays pour la première fois en rejoignant en 2002 l’équipe du Pérou : « L’éloignement et le changement culturel m’ont presque décidé à partir mais les familles du quart monde m’ont donné la force de rester… » Il réalise à quel point la présence des volontaires est importante pour elles. Il sent qu’elles lui font confiance et qu’il faut que ce soit réciproque .