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Échos de trois universités populaires Quart Monde sur le revenu universel, les vacances pour tous et Joseph Wresinski 

Trois Universités Populaires régionales :

Les Universités Populaires sont des lieux de formation réciproque entre des personnes qui connaissent la grande pauvreté et d’autres citoyens qui n’ont pas cette expérience. Nous voulons apprendre à penser et agir ensemble, pour construire une société qui n’oublie personne.

En décembre 2016 à Toulouse sur le revenu universel.
Plusieurs responsables politiques portent des projets visant soit une « refonte des minima sociaux », soit « l’instauration d’un revenu universel » (ou revenu de base ou revenu d’existence) versé à chaque personne sans condition de ressources et sans contrepartie.
Le débat, pour ou contre ces propositions, existe au sein des membres du Mouvement ATD Quart Monde, et c’est une bonne chose. Nous ne prendrons pas position, en tant que Mouvement, pour tel ou tel projet. Notre rôle est plutôt de questionner tous ceux qui soutiennent ces projets pour apprendre, avec eux, comment en faire une chance pour les plus défavorisés et un outil d’éradication de la misère, comment avancer vers des projets bâtis en partenariat réel avec des personnes en situation de pauvreté, allocataires ou non des actuels minima sociaux.

Le revenu de base ou revenu universel : qu’est-ce que c’est ? Qu’en pensons-nous ?
Notre invité était Frédéric Bosqué, un des fondateurs du Mouvement français pour le revenu de base.
Toucher un minimum social n’est pas perçu comme un droit mais comme une aide humiliante pour certains qui, de ce fait, y renoncent. C’est une des raisons du taux important de non recours (ex. pour le RSA activité).
Certains pensent que cela permet d’avoir tous les mêmes droits, on n’a plus à rendre compte. Mais les personnes en situation de pauvreté craignent terriblement d’être abandonnées, définitivement évincées du monde du travail dans lequel elles aspirent toujours à entrer ou à rester. Elles savent d’expérience que celui qui ne travaille pas risque toujours plus d’être humilié, méprisé, dépendant du bon vouloir de tel ou tel et elles le refusent obstinément. Cela pourrait couper la solidarité.
Des parents disent comment ils tentent envers et contre tout de soutenir leurs jeunes et de les rejoindre dans l’ambition qu’ils acquièrent leur autonomie par l’accès à une formation et à un emploi. Certains ont dit leur crainte que leurs jeunes soient définitivement évincés du monde du travail si on leur verse un revenu minimum sans engagement d’accompagnement vers la formation et l’emploi.

Ce nouveau projet de société doit garantir les droits fondamentaux : le droit au logement, une médecine et une éducation de qualité pour tous, le droit à la culture, le droit de participer à sa manière à la vie de la communauté.

 

Le 11 mars 2017 à Bordeaux sur les vacances.
L’intervenante était Céline Fourteau du réseau national « Vacances ouvertes » qui soutient les associations qui mettent en place des projets vacances, en particulier financièrement.
Le droit aux vacances est inscrit dans la loi contre l’exclusion de 1998.
Beaucoup de personnes en grande précarité ne sont jamais parties en vacances. Nombreuses sont celles qui mettent en avant comme obstacle, le manque de moyens financiers et également le fait d’être seul et le sentiment d’humiliation, la peur d’être jugé, l’idée que « ce n’est pas pour moi ». Ce qui amène à dire, parfois « je n’ai pas envie de partir en vacances ». Il faut du temps pour bâtir un projet.
Des militants se sont rendus compte que l’on favorisait le départ des familles, pas des personnes seules et ont pu interpeller l’invitée ;
Cécile explique les aides possibles pour partir en vacances et a proposé d’aider ATD Quart Monde par un partenariat. La réflexion et la mise en œuvre a pu se prolonger dans certains groupes. De grands pas restent à faire.

Le 10 juin 2017 à Sembas, dans le Lot et Garonne, l’Université Populaire Quart Monde (UPQM) réunissait Occitanie et Nouvelle Aquitaine. Le thème était Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, en cette année du centième anniversaire de sa naissance et du soixantième anniversaire du mouvement.

Pour préparer leur contribution à l’assemblée plénière, les groupes ont visionné le film  « Joseph WRESINSKI, 50 ans de combat contre la misère » et échangé pour approfondir. Notre invitée était Gabrielle ERPICUM, volontaire permanente du mouvement pendant 40 ans qui a travaillé dès les premiers temps du mouvement avec Joseph Wresinski. La plénière a rassemblé 60 personnes et 90 avait préparé dans les 10 groupes de préparation
Les bilans des participants montrent que notre mouvement se construit en prenant le temps de rechercher la contribution de tous, en commençant par ceux de qui, souvent, on n’attend pas grand-chose. Gabrielle nous a partagé son expérience de travail auprès du père Joseph Wresinski. A notre tour, nous transmettons à l’extérieur du mouvement pour rejoindre et toucher de nouvelles personnes. Joseph WRESINSKI a recherché une alliance entre les citoyens pour affirmer que la pauvreté n’est pas fatale et pour bâtir des sociétés qui ne laissent personne de côté. S’unir permet de se soutenir, ne pas se résigner, de résister et de combattre pour l’accès de tous aux droits de tous. Cette assemblée plénière nous a permis de mieux comprendre le combat du mouvement, l’engagement de ses membres. Cela nous permet de mieux situer le sens des actions que nous menons : bibliothèques de rue, université populaire Quart Monde, festival des arts et des savoirs. Nous voulons penser et bâtir une société sans misère avec ceux qui la vivent.
Comme l’écrit une participante, cette UPQM nous a apporté force et fierté..