Synthèse de la journée du Réseau Famille – petite enfance du 1er mars 2013
Présentation de la journée par Maryvonne Caillaux, volontaire permanente d’ATD Quart Monde :
« Le thème de notre réunion est « La Force des Actions collectives ». Depuis des décennies et de plus en plus, l’accent est mis dans nos sociétés occidentales sur le développement personnel. La dimension sociale, collective, communautaire, semble oubliée. Joseph Wrsinski, quand il parlait des droits de l’homme, ajoutait toujours « et du citoyen » : il soulignait ainsi que la dimension individuelle de la personne doit toujours se conjuguer avec la dimension collective et politique de l’existence. La société n’est pas faite d’individus juxtaposés, mais de personnes reliées, dans un destin commun.
Le travail social s’est beaucoup développé dans des relations interpersonnelles, dans le face à face entre le professionnel et la personne accompagnée. Le collectif est le grand perdant du travail social dans notre pays. Les philosophes l’ont pourtant montré : on ne peut pas vivre tout seul… « Je ne suis rien sans les autres ».
Le mouvement ATD Quart Monde travaille à réunir des personnes en butte à la misère . Or la misère a pour effet d’isoler les personnes, d’étioler les relations, d’enfermer dans la honte, l’exclusion.
Et si le travail collectif ouvrait de nouveaux espaces ?
De nombreuses expériences sont tentées, en France, mais aussi au Canada et en Belgique. Ces expériences montrent que travailler de manière collective, apporte beaucoup plus que le travail face-à-face : le groupe fait exister la personne au milieu des autres. Il y a, dans l’échange, une co-construction de la pensée qui s’opère, une intelligence collective. Un groupe est plus que la somme de chaque individu. Ce qui est dit dans un groupe transforme la pensée des autres, il y a une transformation collective.
Prendre la parole dans un groupe, surtout quand c’est une première expérience, n’est pas facile, on se met en danger, mais, en même temps, c’est une expérience de libération intérieure et de dépassement de soi.
Et puis, dans la relation professionnel-personne en difficulté, personne aidée, il y a beaucoup de verticalité. La relation se situe dans ce rapport inégalitaire, puisqu’on vient chercher de l’aide. Inégalité de savoir, inégalité de pouvoir et souvent inégalité sociale.
Tandis que le groupe permet de positionner les choses autrement, de rétablir de l’horizontalité en mettant la parole de chacun dans une certaine forme d’égalité.
Ces expériences de travail collectif, communautaire, demandent une très forte éthique, une éthique du respect et de l’égale dignité de chacun. Cela s’apprend.
Il y a des conditions à respecter. Pour aborder cette problématique 3 expériences vont être présentées:
– les Universités Populaires de Parents, les UPP, animées par l’ACEPP
– un groupe de paroles de parents qui se réunit à Reims
– une expérience collective menée dans le cadre d’ATD Quart Monde en Belgique »
