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« S’unir pour accueillir les réfugiés, une nécessité absolue »

Voici le deuxième article de la série que le site d’ATD Quart Monde lance à l’approche du Village des initiatives pour une société autrement prévu les 14 et 15 octobre place de la République à Paris et de la Journée mondiale du refus de la misère le 17 octobre qui a trente ans cette année. Une contribution de Mireille Dassé, militante à Amnesty International, partenaire du 17 octobre.

« Là où des hommes sont contraints à l’exil, les droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les accueillir est une nécessité absolue ! Voilà une déclinaison de la « phrase » du Père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, qu’il me pardonnerait sans doute d’avoir détournée …

Invasion

On a souvent pensé la « solidarité internationale » loin, bien loin de nous … jusqu’au jour où elle vient frapper à notre porte. Et ils sont là, ces migrants, ces réfugiés dont on parle en termes de « flux », de « vague », de « masse », « d’ invasion », dans une tentative de perdre dans l’ensemble la douloureuse vie de chacun d’ eux.

Ils ont fui la guerre, la persécution, la misère. Les protéger et les accueillir est l’engagement humain à minima qu’on leur doit.

Il y va de notre dignité, il y va de la réputation d’un pays toujours qualifié de berceau des droits de l’Homme, il y va du respect du droit humanitaire international, il y va simplement de l’universalité des droits humains.

La « petite jungle » de Norrent-Fontes (Pas-de-Calais) le 16 mars 2016. @FP, ATDQM

Individualiste

Il n’y a pas de « crise des réfugiés » mais une crise de la protection et de l’accueil des réfugiés qui découle de la réponse désordonnée et individualiste des États, de leurs choix erronés et des politiques d’exclusion.

L’indispensable solidarité entre les États, le choix de travailler ensemble et dans le même sens, celui de partager une vision européenne basée sur les droits de l’Homme, tout cela fait défaut dans les décisions prises.

Aucun mur ne sera assez haut, assez long, pour arrêter la forte volonté d’une personne qui a fait le choix de tout laisser derrière elle, de prendre des risques seule ou en famille, afin de ne plus subir et dans l’espérance de reconstruire une vie digne.

Citoyens

La France est une terre d’accueil. C’est ce qu’il est souvent convenu de dire. Elle devrait bien cependant redoubler d’activité pour assumer la pérennité de sa destinée.

Alors, aux citoyens la relève par l’engagement ! De plus en plus de témoignages positifs, d’actions concrètes et souvent discrètes, d’initiatives collectives ou individuelles, sont rapportés dans les médias.

L’accueil des personnes vulnérables commence par des solutions d’hébergement dignes. Il faut ensuite faciliter l’insertion afin qu’ils soient un jour nos voisins, nos proches, nos collègues, nos amis.

Le camp de migrants de Norrent-Fontes a été démantelé le 18 septembre 2017. @FP

Droits

Oui, nous pouvons accueillir une partie de la misère du monde, et comme l’on dit à ATD Quart Monde pour les plus démunis «  partager les  savoirs »!

Soutien au sein d’Amnesty International, depuis plusieurs années maintenant, du partenariat avec ATD Quart Monde autour de la célébration du « 17 octobre », j’ai pu apprécier les convergences de notre approche de la pauvreté en termes de violation des droits fondamentaux.

J’ai été admiratrice du combat réussi pour la reconnaissance de la précarité sociale comme facteur de discrimination et profondément persuadée de la nécessaire mise en commun de toutes les bonnes volontés, associatives et autres, pour qu’un jour, enfin, les êtres humains naissent libres et égaux en droits ! »