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Santé : des avancées portées par ATD Quart Monde

Entrée en vigueur le 1er novembre, la Complémentaire santé solidaire doit couvrir près de 10 millions de personnes et leur permettre un meilleur accès à la prévention et aux soins. Des avancées portées par ATD Quart Monde.

Le 1er novembre, la Complémentaire santé solidaire entre en vigueur. Elle couvrira toutes les personnes qui étaient à la CMU-C (Couverture maladie universelle complémentaire) et à l’ACS (Aide pour une complémentaire santé). « C’est un tournant : une mutuelle pour toutes les personnes qui ont un faible revenu, un contrat de qualité, réfléchi avec les personnes en situation de grande pauvreté. C’est un changement profond de philosophie, qui permet un accès à la protection de la santé pour tous et cela rejoint les fondamentaux d’ATD Quart Monde », explique Huguette Boissonnat Pelsy, responsable du département santé d’ATD Quart Monde.

« Cette réforme comprend une grande part des propositions des militants d’ATD Quart Monde, qui ont longuement travaillé avec les professionnels pour que l’accès à la prévention et aux actes médicaux soit meilleur et que le renoncement aux soins disparaisse », souligne-t-elle.

Ne plus renoncer à se soigner

Avec la Complémentaire santé solidaire, les assurés dont les ressources sont inférieures à 745 euros (plafond actuel de la CMU-C pour une personne seule) ont toujours accès au panier de soins amélioré de la CMU-C, gratuitement. Les personnes dont les ressources sont comprises entre 745 et 1007 euros, qui avaient jusque-là l’ACS, accèdent désormais à la même couverture, sans avoir à avancer les frais, sans restes à charge, en contrepartie d’une participation financière, progressive avec l’âge. Leur couverture santé sera donc plus large et de meilleure qualité que celle de l’ACS.

Pour les moins de 29 ans, son montant est de 8 euros par mois et il atteint 30 euros par mois pour les 70 ans et plus. Le montant maximal de la participation financière ne dépasse donc pas 1 euro par jour. « C’est un point qui était fortement demandé par les membres d’ATD Quart Monde, qui ne voulaient pas la charité, mais souhaitaient contribuer à payer leur mutuelle. Avoir une complémentaire santé, cela veut dire pour les militants Quart Monde accéder aux soins, ne plus avoir peur d’un dépistage, parce que, si on apprend qu’on est malade, on ne pourra de toute façon pas se soigner… », ajoute Huguette Boissonnat Pelsy. La Complémentaire santé solidaire constitue « une mutuelle de très bonne gamme. C’est un gros investissement que vont avoir à faire les mutuelles partenaires, les assureurs qui remplissent là leur rôle d’agent de la protection de la santé », salue-t-elle.

Des évolutions attendues

Certaines avancées sont néanmoins encore attendues par les membres d’ATD Quart Monde, qui continuent à porter leurs propositions dans les instances décisionnaires. « Seuls les salariés ont accès au capital décès de la sécurité sociale. Ce n’était donc pas le cas pour les bénéficiaires de la CMU-C et, aujourd’hui encore, cette injustice subsiste, alors que les frais d’obsèques représentent le reste à charge le plus important dans la santé des plus pauvres. » La Complémentaire santé solidaire permet cependant de « prendre en plus une assurance décès, ce qui n’était pas autorisé avec la CMU-C, à des prix que nous allons encore essayer de négocier », explique Huguette Boissonnat Pelsy.

ATD Quart Monde va poursuivre son action constructive pour permettre l’accès de tous à des soins de bonne qualité et sera mobilisé pour que la mise en œuvre de cette complémentaire santé solidaire soit une vraie réussite. Julie Clair-Robelet

Cet article est extrait du Journal d’ATD Quart Monde de novembre 2019.