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Joseph Wresinski, une pensée d’actualité sur la pauvreté

Comment combattre la pauvreté et l’exclusion sociale, quelle place pour les personnes qui vivent la pauvreté ? Joseph Wresinski, le fondateur d’ATD Quart Monde dont on marque le centenaire de la naissance en 2017, a tenté d’y répondre. Plutôt que des gestes charitables, il invite à la rencontre et appelle à démolir les murs érigés entre les personnes très pauvres et le reste de la société.

Le numéro de la Revue Quart Monde de décembre revient sur la pensée de Joseph Wresinski. Il donne la parole à des personnes qui ne l’ont pas connu mais l’ont découvert à travers ses écrits et l’engagement d’ATD Quart Monde, des jeunes volontaires engagés dans le Mouvement en France, des militants au Cameroun, en Hongrie, au Guatemala…

Pinar Selek, militante turque victime de la torture, imagine un dialogue avec lui : « Oui, cher ami, c’est grâce aux vraies rencontres que j’ai appris à écouter, à voir. Pour cela, il m’a fallu enlever, puis casser les lunettes qui étaient collées devant mes yeux. »

2017, année de mobilisation

2017 est une année importante pour ATD Quart Monde : les 60 ans de sa création, les 30 ans de la Journée mondiale du refus de la misère et les 50 ans de Tapori, sa branche enfant. Des anniversaires qui renvoient aux combats gagnés (RMI, CMU, DALO, Territoires zéro chômeur de longue durée) et à ceux qui restent à gagner pour que les personnes en situation de pauvreté aient accès aux même droits que tous.

ATD Quart Monde lance une mobilisation internationale le 12 février 2017, centenaire de la naissance de son fondateur. Deux jours plus tard, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) consacre une séance plénière au rapport « Grande pauvreté et précarité économique et sociale » de 1987 dont Joseph Wresinski était le rapporteur.

Joseph Wresinski, l’homme qui déclara la guerre à la misère

Joseph Wresinski est né le 12 février 1917 dans un camp de rétention à Angers. Son père est polonais, sa mère espagnole. Il grandit dans un foyer très pauvre. Sa réflexion et son action resteront marquées par son expérience des humiliations et de la honte liées à la misère.

Curé dans des paroisses ouvrières et rurales pendant dix ans, il rejoint en 1956 les 252 familles du bidonville de Noisy-le-Grand. « Ce jour-là, je suis entré dans le malheur », écrira-t-il. Avec ces familles, il crée une association qui devient « Aide à Toute Détresse » (ATD), puis « ATD Quart Monde » (Agir tous pour la dignité).

En 1979, il devient membre du Conseil économique et social. Il rédige le rapport « Grande pauvreté et précarité économique et sociale », adopté le 11 février 1987, qui reconnaît la misère comme une violation des droits de l’Homme et aura un grand retentissement.

Le 17 octobre 1987, autour du parvis du Trocadéro, plus de 100 000 personnes répondent à l’appel de Joseph Wresinski pour s’unir afin de faire respecter les droits de l’homme. En 1992, les Nations Unies reconnaissent le 17 octobre comme la Journée mondiale du refus de la misère.

Joseph Wresinski meurt le 14 février 1988. Sa démarche reste d’actualité : la lutte contre la misère ne peut se cantonner à l’assistance. Elle relève d’un projet de société et nécessite l’engagement de tous avec la participation des plus démunis.

 

Joseph Wresinski, une pensée qui marche

Revue Quart Monde Déc. 2016 N°240, 64 p., 8€

Disponible dans toutes les bonnes librairies et sur www.editionsquartmonde.org