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Rencontre en Champagne-Ardenne autour du « croisement des savoirs »

Douze militants et alliés d’ATD Quart Monde en Champagne-Ardenne se sont retrouvés le vendredi 4 décembre 2015 à la Maison Quart Monde, pour une réunion de travail autour du film « De la participation au croisement des savoirs, faire grandir la démocratie» durant tout un après midi. Mieux comprendre cette démarche expérimentée depuis plus de 10 ans par ATD Quart Monde était l’objectif principal. Mais aussi permettre à ceux, alliés comme militants qui ont eu la chance de la vivre comme animatrice ou participants dans des co-formations par le croisement des savoirs, d’expliquer, de donner des exemples précis pour répondre aux questions de ceux qui découvraient le principe.

Le groupe a aussi expérimenté en fin de rencontre la photo expression, afin de répondre à la question « pour vous qu’est-ce que croiser les savoirs ». Cela a permis à chacun de s’exprimer et de dire ce qu’il avait retenu de cette démarche.

Il en ressort que les militants se reconnaissent tout à fait dans le fait de ne pouvoir s’exprimer devant des professionnels, notamment quand cela touche à la vie privée ou aux enfants, quand il y a de l’émotion. « Je peux pas mettre des mots non plus sur ça, c’est comme dans le film. C’est ce que je vis ». Un autre militant dit : « c’est vrai que c’est dur de prendre la parole. Moi je ne peux pas encore à l’Université Populaire Quart Monde au micro. Là ça va, en petit comité sinon je n’y arrive pas. Je ne sais pas. Il faut être en confiance».

Les militants expérimentés en croisement des savoirs ont dit la prise de conscience de tous, grâce aux co-formations, des prises de risques que chacun prend parfois, professionnels ou militants.

Tous disent avoir réalisé le courage qu’il faut aux militants pour mener ce travail de 4 jours de co-formation et « s’engager la 1ère fois dans une co-formation. Ça doit donner une force pas négligeable ». Que les militants parlent à partir de leur expérience de vie difficile (et de celle des autres au nom de qui ils s’expriment) alors que les professionnels sont en formation continue et parlent de leurs pratiques dans leur travail, ce qui est moins exposant.

« ça m’a pris du temps à faire une co-formation. Ça m’a demandé beaucoup de temps pour être à l’aise. » « Moi ça m’a donnée de la force d’aller vers les administrations ».

Un allié comprend que « Là dans la co-formation on voit que ce travail peut aider les professionnels à aller vers un langage plus simple. Les militants disent des choses profondes, vraies, à partir de faits vécus, même si prendre la parole est difficile ». Un autre dit qu’il faudrait que le croisement des savoirs soit inscrit dans toutes les formations initiales des professionnels, pour qu’ils sachent dès le début combien c’est dur de se comprendre si on n’est pas dans une écoute respectueuse de l’autre et si on ne reconnait pas l’intelligence des personnes dont les conditions de vie sont difficiles, pour éviter de décider sans elles et à leur place.

Pour conclure une militante dit « nous aussi les militants on a un savoir et on le fait savoir dans les co-formations » et « Le croisement des savoirs c’est que tous essayent de se trouver, de se rejoindre ». « On peut tous apprendre des uns et des autres » et «cela transforme les personnes qui vivent une co-formation, dans la vision de leur travail après et pour les militants dans les préjugés qu’ils ont des professionnels souvent ». La suite lors du week-end national fin janvier 2016 pour partager avec les autres régions nos questions et notre vision de l’avenir du Croisement des Savoirs.