Rencontre avec des réfugiés syriens à Bonnelles, dans les Yvelines
Le 9 septembre dernier, le mouvement Habitat et Humanisme a accueilli 78 migrants d’Irak et de Syrie à Bonnelles (Yvelines), dans le monastère des Orantes, au bout de la forêt de Rambouillet. Le samedi 26 septembre, le photographe d’ATD Quart Monde est allé les rencontrer. Récit en photos.
La grande majorité sont des hommes, célibataires ou mariés partis sans leurs familles. Il y a quatre femmes et quelques enfants. Ce samedi, ils sont une cinquantaine dans le centre. Certains seraient repartis vers l’Allemagne.
Ali (sur la photo au dessus du titre) est journaliste et dessinateur. Il proposait régulièrement ses caricatures à un quotidien de Damas. Il est parti sous les bombes. « C’est dur de partir, explique-t-il avec un peu de français et d’anglais, aidé par ses voisins, mais plutôt que rester et mourir, il fallait tenter un chemin de sauvetage… »
Ahmed a laissé sa boutique de tailleur
Ahmed, lui, a quitté Alep et sa boutique de tailleur. Chaussé de grandes lunettes, le doigt sur le texte d’un cours de français, il est très motivé. « C’est dur d’arriver jusqu’ici, raconte-t-il. Je suis passé par la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et l’Allemagne. J’ai pris des bus, des trains, le bateau et j’ai beaucoup marché à pied dans des forêts, des chemins et même sur des autoroutes. »
Des bénévoles sont venus de toute la région proposer leurs services – de Bonnelles mais aussi de Bullion, Dampierre, Chevreuse, Limours…
Des bénévoles pour enseigner le français
Aujourd’hui, la Croix-Rouge a préparé un couscous. Des professeurs se proposent pour donner des cours de français. Des gens s’inscrivent pour accueillir des migrants durant une journée dans leur famille.
Que vont-ils faire maintenant ? Laurent, responsable du centre d’urgence, explique les priorités du moment: « On va leur donner des cours de français et on va les aider à rédiger leurs CV ».
Obtenir vite le statut de réfugié
« Puis quand ils auront un statut de réfugiés – on espère que ce soit rapide -, poursuit le responsable du centre, ils pourront travailler. Mais on sait que c’est difficile de trouver du travail. D’autre part, on cherche des logements et quand ils quitteront Bonnelles, au maximum dans deux mois, ils toucheront le RSA. »
Une jeune bénévole de la Croix-Rouge, embrasse une fillette qui accourt vers elle. « J’étais venue pour servir des repas, confie-t-elle, mais je préfère dialoguer avec les enfants. Je suis heureuse de me sentir utile. »
François Phliponeau (textes et photos)
