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Rapport Brundtland

Introduction

En plein milieu du XXe siècle, nous avons pu voir pour la première fois notre planète depuis l’espace. Les historiens jugeront peut-être un jour que cette prouesse a davantage révolutionné la pensée que ne l’avait fait au XVIe siècle la révolution copernicienne qui fit pourtant alors beaucoup pour détruire l’image que l’homme se faisait de lui-même, et ce, en prouvant que la Terre n’était pas le centre de l’univers. Depuis l’espace, nous voyons une petite boule toute fragile, dominée non pas par l’activité et les constructions de l’homme, mais par une nébuleuse de nuages, d’océans, de verdure et de sols. L’incapacité de l’homme à intégrer ses activités dans cette structure est actuellement en train de modifier de fond en comble les systèmes planétaires. Nombre de ces changements s’accompagnent de dangers mortels. Il nous faut absolument prendre conscience de ces nouvelles réalités – que personne ne peut fuir – et il nous faut les assumer.

Fort heureusement, cette nouvelle réalité s’accompagne de phénomènes plus positifs ayant marqué ce siècle. Nous sommes en effet désormais capables de faire voyager biens et informations plus rapidement que jamais; nous pouvons produire plus de produits alimentaires avec un moindre investissement en ressources; nos sciences et techniques nous donnent ne serait-ce que la possibilité d’approfondir et donc de mieux comprendre les systèmes naturels.

Depuis l’espace, nous pouvons nous pencher sur la Terre et l’étudier comme un organisme dont la santé est fonction de celle de tous ses éléments. Nous avons le pouvoir de concilier l’activité humaine et les lois de la nature et de mener une existence plus heureuse grâce à cette réconciliation. Dans cette démarche, notre patrimoine culturel et spirituel peut venir en aide à nos intérêts économiques et à nos impératifs de survie.

La Commission est persuadée que l’humanité peut créer un avenir plus prospère, plus juste, plus sûr. Dans notre rapport, Notre avenir à tous, notre démarche n’est pas de prévoir une dégradation constante de l’environnement ni une progression de la pauvreté et des difficultés dans un monde de plus en plus pollué où les ressources seraient de moins en moins nombreuses. Nous envisageons plutôt la possibilité d’une nouvelle ère de croissance économique, s’appuyant sur des politiques qui protégeraient, voire mettraient en valeur la base même des ressources. Nous estimons que cette croissance est absolument indispensable pour soulager la misère qui ne fait que s’intensifier dans une bonne partie du monde en développement.

Mais l’espoir que la Commission place en l’avenir est conditionné par la prise immédiate de mesures politiques décisives pour commencer à gérer les ressources de l’environnement de manière à assurer un progrès durable et à garantir la survie de l’humanité.

Nous ne prédisons pas l’avenir : nous nous bornons à signifier à l’humanité – et ce, de toute urgence et à partir des données scientifiques les plus fiables et les plus récentes – qu’il est largement temps de prendre les décisions qui s’imposent pour s’assurer des ressources qui feront vivre cette génération et celles à venir. Nous n’avons pas de cadre strict à imposer; nous nous contentons d’indiquer une voie qui permettrait aux peuples de la Terre de multiplier les sphères de coopération.

Télécharger le rapport Brundtland : rapport_brundtland_environnement