Entrez votre recherche ci-dessous :

Quoi de Neuf ? N°59

Le bulletin d’information des Ateliers du « Croisement des Savoirs et des Pratiques avec des personnes en situation de pauvreté » vient de paraître pour la période de décembre à mars 2019

Lire le Quoi de neuf ? : C’est ici !

Éditorial

Osons interroger les savoirs établis

Le savoir du vécu, apporté collectivement par des personnes qui ont une expérience de pauvreté et qui sont militantes associatives, est la base et le coeur du croisement des savoirs. Pour cela, nous prenons tous les moyens nécessaires pour que ce savoir soit le repère et la mesure du dialogue, de la confrontation, avec les savoirs d’action ou académiques.
A partir de leurs expériences de vie, les personnes qui subissent le plus le cumul de précarités interrogent et interpellent les savoirs établis et les pouvoirs qui y sont liés ; ils donnent aussi à comprendre ce qui, dans nos institutions, nos politiques publiques, fait obstacle aux droits fondamentaux.
Le savoir du vécu se structure et s’enrichit aussi dans une réciprocité avec d’autres savoirs et participe à égalité à la co-construction de connaissances pour agir plus efficacement contre la pauvreté.
Le développement du croisement des savoirs ne peut être pensé et  entrepris qu’au regard des possibilités des personnes en précarité et militantes à s’engager dans des projets. Il dépend donc de la capacité des associations citoyennes à soutenir une relation durable avec les personnes en précarité et leur formation. La recherche internationale sur les dimensions de la pauvreté, les projets locaux, les partenariats associatifs ou avec des professionnels permettent d’impliquer des militants qui apportent la connaissance de leur milieu.
Afin de renforcer ce militantisme en France, nous avons réalisé un cycle de rencontres avec des associations, des collectifs et nous cherchons à élargir ce réseau à d’autres associations. Avec des militants du Mouvement ATD Quart Monde, nous voulons aller à la rencontre de personnes en précarité pour les associer à la construction d’une réflexion pour pouvoir mener des actions. Associer toujours de nouvelles personnes en précarité, prendre en compte leurs points de vue, dans un travail en croisement, demandent une attention, une recherche permanentes. Mais c’est l’essence même de la démarche et ce qui lui donne toute sa vitalité.

Suzanne Rosenberg et Hervé Lefeuvre