Une vie meilleure pour les plus pauvres, c’est une vie où l’égale dignité de chacun est reconnue, où tous les enfants peuvent apprendre et réussir à l’école, où le logement et le travail décents sont des droits. Notre société n’a plus les moyens de ce gâchis économique et humain.
« On voudrait être traité comme tout le monde »
Les plus pauvres ne veulent pas d’un entre-soi confortable et enfermant. Pour détruire la misère, ils savent qu’il est besoin d’alliances. C’est ainsi que des co-formations par le Croisement des savoirs avec des personnes très pauvres sont un outil irremplaçable pour que professionnels et militants Quart Monde apprennent et construisent ensemble. La rigueur de la méthode se met au service d’une volonté commune de se comprendre et de dépasser les antagonismes pour faire avancer des solutions qui tiennent compte des réalités de vie des plus pauvres.
C’est ainsi que des députés réunis par Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, ont travaillé avec des personnes très pauvres pour comprendre comment celles-ci ont pu co-construire des démarches politiques sur des sujets aussi importants pour tous que l’école. Un tel événement fraie des chemins nouveaux pour redonner force à la citoyenneté et combattre la morosité civique.
Les projets pilotes que mène le Mouvement ATD Quart Monde sont l’expression de rêves qu’expriment les personnes très pauvres. Par exemple, accéder au logement ordinaire quand on sort de l’errance avec de très jeunes enfants, pouvoir travailler quand, toute sa vie, on a été très éloigné de l’emploi, permettre à ses enfants de réussir à l’école quand on a soi-même un parcours douloureux d’échec scolaire… Ces rêves sont en fait des droits reconnus à la plupart d’entre nous. Leur mise en œuvre sous forme de recherches-actions est une manière forte et concrète d’apprendre à construire une société des droits pour tous.
C’est cela que vise le travail entrepris de longue haleine sur la reconnaissance de la discrimination pour précarité sociale et qui a abouti à la publication d’un Livre blanc le 17 octobre 2013. L’objectif n’est pas de multiplier les procès, car les plus pauvres n’y auront que très exceptionnellement recours, mais que la République manifeste son attention à une réalité d’humiliation qui est jusqu’à présent largement occultée et de ce fait ronge la cohésion sociale.
Extraits du Mot du Président, Pierre-Yves Madignier
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