Revue Quart Monde n° 146

« Un milliard et demi d’êtres humains vivent dans des décharges, des bidonvilles ou des zones rurales, dénués de toute ressource. »

Ce chiffre figure dans le rapport préparatoire à la Conférence des Nations Unies pour l’environnement et le développement de juin 1992, plus connue sous le nom de Sommet de Rio. Il donne la mesure et le poids de la misère dans les problèmes écologiques qui y ont été débattus. Il est au centre de la réflexion que leur consacre ce numéro de la Revue Quart Monde.

Que cette réflexion s’ouvre sur le témoignage du médecin des familles vivant sur une décharge au Guatémala n’est pas indifférent. Il est le contrepoint de référence de toutes les questions évoquées dans ce dossier.

• Le combat pour l’environnement ne risque-t-il pas de devenir combat contre les pauvres ?
• Consiste-t-il à prendre des mesures pour protéger les hommes contre la pauvreté, ou l’environnement contre les pauvres?
• Un éco-développement durable saura-t-il donner naissance à un monde où personne ne soit indifférent aux liens entre l’homme et la nature, entre les ressources et la consommation, entre les pauvres et la société ?

« Non seulement on tient souvent les plus pauvres pour coupables de dégrader l’environnement, mais ils sont eux-mêmes souvent traités comme des souillures. Dans le but de présenter une belle image de la ville, des familles sont repoussées loin du centre, souvent reléguées dans des lieux inhabités et inhabitables. » (Eugen Brand « Avec les plus pauvres »)