Université populaire Champagne-Ardenne novembre 2016 : « pouvoir dire sa culture : une nécessité pour la société ? »
C’est la seconde Université Populaire Quart Monde consacrée à la culture en Champagne-Ardenne.
La première en septembre a permis de définir ce que représente le mot CULTURE. L’animatrice résume ainsi : « Vous dites que ce mot parle d’identité c’est-à-dire de mode de vie, de la famille, de son origine, mais c’est aussi les sorties comme le cinéma, le spectacle. Nous avons compris que la CULTURE se transmet, se partage tout en rappelant l’importance du respect de la culture de l’autre. »
La réflexion s’est poursuivie en novembre en présence de deux invités : Pascal Thétard, comédien, conteur, et Elise Merigeau, conseillère pour l’action culturelle au ministère de la culture. Près de cinquante personnes étaient présentes, plusieurs venaient pour la première fois.
Les groupes de préparation avaient réfléchi à des situations où leur culture était ou n’était pas reconnue, et aux conséquences. Leurs présentations sous forme de « théâtre-image » ont amené de la bonne humeur mais aussi des réflexions profondes en faisant écho au vécu des uns et des autres.
Certains ont exprimé la honte, le sentiment d’être en-dessous des autres : « la personne est complètement effondrée et tout le monde s’en fout. C’est souvent un peu comme ça dans notre société ». Ils ont dit aussi la fierté d’avoir gagné la reconnaissance de leur culture, parfois après un combat devant la justice, ainsi que la joie de faire partager sa culture.
Quant à l’accès à la culture, aux spectacles, même si l’obstacle premier est financier, d’autres difficultés sont évoquées, et surtout les difficultés qui occupent la tête, « on n’a pas que ça à penser ».
Les participants se sont regroupés par trois ou quatre pour répondre à la question « qu’est ce qui permet de reconnaître la culture des autres ? », puis ils ont mis leurs idées en commun. Voici quelques propositions : Oser aller vers l’autre, lui parler et surtout l’écouter. Quand la culture de l’autre nous « dérange », il faut faire un effort. Mais il faut aussi se sentir reconnu.
Les invités ont apporté leur regard sur les échanges. Pour Pascal Thétard, qui a une expérience de conteur avec ATD Quart Monde, « j’ai compris que c’était à moi de m’adapter aux conditions du terrain, car c’est moi qui allais chez les gens. Je repars conforté dans mon envie d’être curieux des autres et collectionneur de sourires ». Pour Elise Merigeau, « j’ai vu l’envie de partager et d’échanger. Il faut vraiment créer le temps et l’espace de la rencontre. Il y a beaucoup d’artistes qui vont à la rencontre des personnes qui n’osent pas entrer dans les structures, et ça ce sont des projets très importants ».
Léopold Gilles, conseiller de la Secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion assistait à cette soirée. Voici ses paroles de conclusion : « C’est ma première Université Populaire, et je me dis que c’est bel et bien une université car ici on apprend, on comprend, on réfléchit. J’ai appris des choses et je vous en remercie. »
