
Pourquoi ATD Quart Monde soutient Fathia Benzioua
A l’occasion du procès en appel, par la Cour d’Assises d’Appel de Dijon, ces jours-ci, d’une mère accusée d’avoir donné un coup de couteau à un juge des enfants, ATD Quart Monde a demandé à être entendu comme témoin pour éclairer le jury. Mme Fathia Benzioua a été condamnée à 13 ans en première instance. C’est une peine exceptionnellement lourde.
Personne ne peut, ne veut justifier ce geste, cette réponse totalement inadaptée d’une mère. Mais, pour qu’il ne se reproduise pas, il faut comprendre cet acte.
Communiqué de Presse, Paris, le 18 janvier 2011
POURQUOI ATD QUART MONDE SOUTIENT FATHIA BENZIOUA
A l’occasion du procès en appel, par la Cour d’Assises d’Appel de Dijon, ces jours-ci, d’une mère accusée d’avoir donné un coup de couteau à un juge des enfants, ATD Quart Monde a demandé à être entendu comme témoin pour éclairer le jury. Mme Fathia Benzioua a été condamnée à 13 ans en première instance. C’est une peine exceptionnellement lourde.
ATD Quart Monde refuse qu’une femme vivant dans la misère porte seule les conséquences de cette violence qui est autant de son fait que des conséquences des incompréhensions institutionnelles.
Personne ne peut, ne veut justifier ce geste, cette réponse totalement inadaptée d’une mère. Mais, pour qu’il ne se reproduise pas, il faut comprendre cet acte.
ATD Quart Monde est engagé avec de nombreuses personnes ayant vécu le placement elles-mêmes ou dont les enfants sont ou ont été placés. Il peut témoigner que, dans de nombreuses situations, la relation entre le juge des enfants et les parents est intrinsèquement violente. Le juge des enfants prend des décisions qui touchent les familles au plus intime, alors que, bien souvent, il ne connait pas le monde de la grande pauvreté. Trop souvent, les familles ne savent pas ou ne comprennent pas ce qui leur est reproché (elles ne peuvent consulter leur dossier par elles-mêmes que depuis 2002 !).
Trop souvent on les décourage de prendre un avocat, elles ne sont pas aidées à se faire comprendre. Il serait essentiel que le juge puisse prendre le temps d’écouter les familles parler de leurs difficultés, leurs aspirations, leurs réussites aussi. Il est fréquent, lorsque le placement se passe mal -c’est à dire sans associer les parents- que ce soit contre le juge qui prend les décisions que se manifeste la colère.
Les familles ont besoin de faire connaître ce qu’elles vivent. Se sentant mieux prises en compte, elles seront davantage en mesure de comprendre ce qu’on leur reproche, les soutiens qu’on leur propose ou les raisons de l’éventuel placement de leurs enfants.
Devant la Cour d’Assises, Bruno Tardieu, délégué national d’ATD Quart monde, et une magistrate en disponibilité, membre du mouvement, viendront apporter leur témoignage de ce que vivent les familles.
ATD Quart Monde cherche, avec tous ceux qui le rejoignent, en particulier les magistrats et les travailleurs sociaux, à améliorer les capacités d’écoute, afin que de tels drames ne se reproduisent pas.
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