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Politique et sécurités : la parole aux jeunes !

Le samedi 19 mars, douze jeunes de Bourgogne-Franche-Comté se sont réunis au Foyer de jeunes travailleurs de Dijon, Urbanalis, en présence d’Isabelle Bouyer, membre de la Délégation nationale du Mouvement en France. Ils ont pu partager et échanger sur les travaux menés en amont en petits groupes autour des sécurités et des propositions du Mouvement pour les élections présidentielles et législatives.

Des jeunes habitués à l’exercice et d’autres plus récemment arrivés dans le Mouvement se sont retrouvés autour des questions suivantes : Que ferais-tu pour les jeunes si tu étais président ou présidente ? De quelles sécurités as-tu besoin ? Que penses-tu des propositions d’ATD Quart Monde pour les jeunes ? L’occasion pour eux de partager leurs opinions et de mettre en perspective le plaidoyer du Mouvement pour les élections présidentielles et législatives avec leur vécu.

Mais influencer les propositions des candidats, c’est bien ; qu’ils tiennent leurs promesses une fois élus, c’est mieux ! Un jeune déclare ainsi : « Moi, si j’étais président, je ne ferai pas de promesses. Les présidents font des promesses qu’ils ne tiennent pas. »

Des sécurités interdépendantes

Éducation, formation, emploi, conduite, logement, handicap, santé, alimentation, confiance en soi… Tout semble lié. Comment réussir une formation quand nous avons été orientés contre notre gré ? Comment trouver un emploi quand notre formation initiale ne nous a pas plu ? Comment trouver facilement un travail sans permis de conduire ? Comment trouver un logement sans travail ? Comment se sentir en sécurité lorsque notre handicap n’est pas reconnu ou qu’on est en mauvaise santé ? Comment être en bonne santé si on ne peut pas manger sain ?

De nombreuses questions que les jeunes ont mis en lumière à travers leurs interventions : il faut pouvoir « avoir son permis de conduire pour trouver plus facilement du travail », nous explique l’un. Il est important d’ « avoir un boulot pour avoir un salaire et un logement », mentionne une autre. Une troisième ajoute : il est crucial d’ « être entouré de sa famille et d’amis (…). Le relationnel, c’est une sécurité car ça permet d’avoir des conseils quand on est perdu et d’avoir un soutien moral ».

Des partages qui rappellent en filigrane l’importance d’avoir suffisamment confiance en soi pour réaliser les démarches nécessaires à la mise en place de ces sécurités : « Quand on se sent discriminé, jugé, on ne peut pas avoir une estime de soi pour aller de l’avant », rappelle Isabelle Bouyer.

Le RSA jeunes en débat

Les jeunes ont tous souligné l’importance d’un accompagnement global, notamment pour ceux sortant de l’aide sociale à l’enfance (ASE). Une participante raconte : « Les jeunes qui sortent de l’ASE sont les plus bancales ; ils ont besoin de soutiens (argent, santé) et aussi de pouvoir voir un psychologue (s’ils le veulent) assez longtemps pour avoir une stabilité dans leur vie (appartement, boulot…). »

Par contre, la question du RSA jeunes reste au sein du groupe un sujet de débat, à l’image de celui qu’on retrouve dans le Mouvement et plus globalement dans la société. Une jeune propose : « Je donnerais le RSA aux jeunes seulement s’ils font des démarches pour trouver un boulot ou faire une formation. S’ils ne bougent pas, on coupe le RSA« . Un autre participant souligne : « Le RSA permettra de faire les démarches nécessaires pour chercher du travail (payer les transports pour aller aux rendez-vous…) et pour faire les démarches administratives« .

Apprendre de ceux qui ont l’expérience

Au-delà de ces riches discussions faites d’écoute et de bienveillance, la paix apparaît pour certains comme une condition nécessaire pour accéder aux autres sécurités mentionnées. Trois jeunes venus en France pour fuir la guerre en Syrie expliquent : »La sécurité, c’est la paix. Par exemple notre pays est en guerre, on n’est pas en sécurité ». L’un d’eux insiste :  « Quand on n’est pas vraiment dans la guerre, on ne sait pas« .

Un beau résumé de ce que le Mouvement porte depuis sa création, comme le souligne Isabelle Bouyer : « Ce que tu dis, c’est ce qu’on dit dans le Mouvement ATD Quart Monde : quand on n’a pas l’expérience, quand on n’a pas vécu la pauvreté, on ne peut pas savoir. C’est pour ça qu’on a besoin d’apprendre de ceux qui ont cette expérience pour comprendre les sécurités qu’il faut, pour changer les lois »

Des jeunes qui ont déjà bien compris le sens profond du Mouvement… et qui donnent foi en l’avenir pour continuer à avancer vers l’éradication de la misère. Maëlys Garcia, Dynamique jeunesse

 

Photo : Les jeunes venus de Dole, Dijon ou encore Dampierre, en Bourgogne-Franche-Comté, réunis le 19 mars. © Denis gendre