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Paroles de participantes aux réseaux Wresinski

Elles expliquent ce que cela leur a apporté de pouvoir échanger sur leurs pratiques et leurs vécus.

Prise de recul

Alice Pauly, de l’association « Cultures au coeur », a participé à la 15ème Rencontre du Réseau Culture le 10 décembre 2018 au Conseil économique, social et environnemental.

« Nous avons rejoint le réseau en 2015 à l’occasion d’un colloque. Le sujet « Culture et citoyenneté par les partenariats » nous avait interpellés  et nous avions proposé d’intervenir. Cela nous a permis de constater que nos deux associations partagent des valeurs communes autour de la participation de tous à la vie culturelle.

Nous apprécions le militantisme du mouvement, hérité de l’engagement de Joseph Wresinski, son fondateur, et la volonté de continuer à penser le monde sans en exclure les plus démunis. Cette réflexion d’ATD Quart Monde, qui s’enrichit dans la proximité avec les plus pauvres, nourrit notre démarche.

Cette rencontre du 10 décembre a été l’occasion pour nous de témoigner d’un projet phare : les fabriques culturelles et citoyennes. Nous avons apprécié la qualité des échanges, nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres.

Ces temps de rencontres, de prise de recul nous semblent d’autant plus nécessaires que nous avons besoin d’allier nos forces de pensée et d’intervention dans un contexte de profondes inégalités sociales et culturelles.

L’occasion de se parler

Sylvie Dreyfus-Alphandéry a co-animé un atelier lors de la Rencontre du Réseau Culture le 10 décembre en tant que chargée de la diversification des publics à la Bibliothèque nationale de France – elle est à la retraite depuis le 2 janvier.

 » Nous avons travaillé pour préparer cette journée. Il faut que la culture soit portée. Or elle l’est de moins en moins. Les travailleurs sociaux ont une telle pression pour s’occuper d’emploi, d’insertion professionnelle, qu’on les voit de moins en moins.

ATD Quart Monde fait un travail formidable car il rend les gens actifs, il les écoute, respecte leur parole. D’autres ont une démarche plus paternaliste. Le 10 décembre, des personnes aux pratiques différentes se sont rencontrées. C’est important car on a peu l’occasion de se parler. « 

Relation de confiance

 Maryse Pierre, enseignante à Strasbourg, a rejoint le Réseau Ecole il y a quelques mois.

« Tout a commencé par une rencontre avec une personne dont la sensibilité me touche. Elle me parle du Réseau École ATD Quart Monde. Un lieu de parole où l’on partage : on échange nos pratiques, on analyse telle situation, on approfondit tel sujet. J’apprends à poser un nouveau regard sur les familles les plus éloignées de notre système scolaire.

La rencontre avec les militants Quart Monde, début novembre à Méry-sur-Oise (Val-d’Oise) – le centre international du mouvement -, a été un électrochoc pour moi.

Aujourd’hui, j’écoute réellement une mère qui ne veut pas laisser sa fille participer à une sortie. Je ne la juge pas, elle ne sent pas de jugement de ma part. Elle réfléchit, c’est elle qui décide et ses raisons sont valables. Je le pense profondément.

Ce n’est que dans cette relation de confiance que nous pouvons faire avancer les choses ensemble. Fini le « Moi, c’est mon métier, donc je sais ce que le parent devrait faire » !! Du respect entre parents et enseignants naît un enrichissement mutuel. Là où les enfants ne pourront que grandir ! »

Changer de regard

Cette maman a participé à un travail en Croisement des savoirs sur les relations parents-enseignants dans une école maternelle de Grigny (Essonne) durant l’année scolaire 2017-2018.

« Je me suis sentie importante dans la vie scolaire de mes enfants parce que ce n’était pas le cas avant. Avant, c’était un cadre réservé aux maîtresses, aux directrices. Avant, c’étaient des mots sur les cahiers signés et voilà tout.

Ce que ça m’a apporté, c’est le regard que les maîtresses ont, et de voir comment elles pensent. Ça nous a un peu rapprochées, je me sens un peu plus impliquée. Aujourd’hui, je n’ai plus peur de faire une demande auprès de l’enseignante. Ce n’était pas par timidité mais j’avais peur que ma demande soit mal prise ou que ça va être déplacé de ma part. Ça a changé mon regard sur l’école. »