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Paris 20ème : Pas d’expulsion rue des Maraîchers

Une habitante du XXè arrondissement raconte : le 10 janvier dernier, nous étions nombreux à recevoir un courriel qui nous informait d’un rassemblement devant l’école de la rue des Pyrénées pour protester contre la menace d’expulsion de deux familles habitant rue des Maraîchers dans le XXème arrondissement de Paris. L’information venait du comité des Parents d’élèves qui en a été informé par le directeur de l’école.

Le jeudi 12 janvier à l’heure où les enfants entrent en classe nous étions une cinquantaine de personnes devant l’école répondant à cette situation d’urgence car nous nous demandions tous comment cela pouvait être possible, alors que la trêve hivernale n’était pas arrivée à son terme, que des familles se retrouvent à la rue.

Les deux familles, reconnues prioritaires au titre du DALO ont été victimes d’une escroquerie au bail sept ans auparavant (les clés ont été remises aux occupants contre paiement de sommes importantes à un faux agent immobilier). N’ayant pas de bail, un jugement du Tribunal administratif décide l’expulsion sous prétexte que « les occupants sont entrés dans les lieux par voie de fait », la trêve hivernale ne s’applique donc pas dans de telles circonstances. Mais le juge des référés n’a pas statué sur une « entrée dans les lieux par voie de fait » et, clairement, n’a pas pris de décision de suppression de la procédure de l’article 62 du commandement de quitter les lieux avec un préavis de deux mois transmis au Préfet pour déclencher une recherche de solution de relogement. Or, c’est au juge civil saisi de la demande d’expulsion d’arrêter de telles mesures par « décision spéciale et motivée ».
Malheureusement, tel n’a pas été le cas pour ces deux familles.

L’erreur d’appréciation juridique du Tribunal administratif dans sa décision récente apparaît patente et la mobilisation se devait de mettre en échec la menace qui pèse sur ces deux familles. De fait, car à la suite de la cinquantaine de personnes rassemblées au premier jour, plus de 200 personnes ont signé la pétition et plus d’une vingtaine d’organisations syndicales, d’associations, d’ONG, de responsables politiques ont signé une déclaration commune pour protester contre une décision qui va à l’encontre du droit commun, pour dénoncer l’absence de politique du gouvernement concernant la prévention des expulsions et la non application de la loi DALO.

Depuis le 12 janvier, chaque samedi sous les fenêtres des familles, se tient un rassemblement qui voit de semaine en semaine ses rangs grossir.

Tous les vendredi soirs, le collectif se réunit au Relais Ménilmontant pour discuter des actions à mener. Une délégation se réunit à la mairie du XXème pour maintenir le contact et s’assurer du soutien des élus de l’arrondissement. Chaque jour les discussions continuent par courriel, par téléphone pour coordonner nos actions et maintenir la pression face à une administration qui a plus vite fait de décider d’expulser plutôt que de proposer des réponses.

La presse a bien relayé le message et à ce jour, une des deux familles a eu une proposition de relogement mais il faut continuer la lutte pour que l’autre famille soit également relogée et que chacun accède aux droits fondamentaux. Quand les luttes et les batailles de chacun deviennent un combat collectif, il n’y a plus de pot de fer contre un pot de terre et la preuve que si on ne nait paslibres et égaux, la fraternité.