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Les parents d’enfants placés doivent être davantage soutenus. Publication d’un rapport par l’ONPES

Le 27 janvier 2016, l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) a publié un rapport de Pauline Kertudo, Régis Sécher et Florence Tith intitulé « L’invisibilité sociale : publics et mécanismes L’entourage familial des enfants placés dans le cadre de la protection de l’enfance ».

Dix entretiens ont été menés avec sept mères, deux pères et un couple de grands-parents d’enfants placés. Ces entretiens font apparaître que le système de protection de l’enfance contribue à rendre invisibles des parents d’enfants placés à plusieurs égards.
Cette « invisibilisation » commence avant le placement de l’enfant, avec une accumulation de précarités vécues par les parents dans le domaine du logement, de la vie familiale, de l’emploi, de la santé, qui conduisent à une situation d’exclusion sociale et à un sentiment d’inutilité.
Les entretiens menés montrent que ce sentiment est renforcé lors du placement de l’enfant. Les personnes interrogées déplorent que ni leur niveau de ressources, ni leurs difficultés financières ne soient vraiment pris en compte par les services de l’aide sociale à l’enfance, alors que ce sont précisément les contraintes économiques qui ont, selon elles, été à l’origine du placement. Les parents expriment aussi le sentiment que leur propre entourage – les grands-parents, oncles, tantes… – est ignoré par les services alors qu’ils pourraient éventuellement jouer un rôle important pour soutenir les parents et l’enfant.

Les parents interrogés ont souvent l’impression que les travailleurs sociaux ne leur accordent pas suffisamment de temps et que tout est décidé à l’avance. Ils se sentent exclus des choix et décisions qui concernent la vie de leur enfant et regrettent de ne pas pouvoir prendre part aux réunions entre les différents professionnels : technicien de l’intervention sociale et familiale, assistant social, médecin, etc.

Les parents ressentent qu’une fois entrés dans l’engrenage de la protection de l’enfance, il leur est difficile de sortir de l’image de parents indignes, incapables de bonne volonté, de capacités d’introspection et de remise en cause. Le plus souvent, le placement renforce la marginalisation, le sentiment d’inutilité et la stigmatisation de la famille.
Pour certains parents, le placement de leur enfant s’accompagne d’un « contrôle continu ». Ils se sentent scrutés et jugés par les professionnels, sans respect de leur vie privée et de leur intimité.

Les parents souhaitent assumer davantage leurs responsabilités pendant la durée du placement. Mais le temps passé avec leur enfant étant réduit, « les possibilités d’échanges affectifs, d’interconnaissance et de création d’une complicité parent-enfant » sont restreintes.

Certains parents donnent toutefois l’exemple vécu de relations de confiance avec des professionnels de l’enfance, lorsque leur rôle de parents continue d’être considéré pendant le placement de l’enfant.

Téléchargez le rapport « L’invisibilité sociale : publics et mécanismes L’entourage familial des enfants placés dans le cadre de la protection de l’enfance »