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Mariana et Eduardo, volontaires au Brésil : « Nous vivons l’attention à l’autre et le partage »

Mariana Guerra et Eduardo Simas expliquent le sens de leur engagement aux cotés des plus pauvres.

Nous avons connu le Mouvement ATD Quart Monde en 2004 et avec lui, des personnes nous ont incités à chercher ce qu’il y avait de plus profond et de plus vrai en nous. Après des expériences vécues au Pérou, en Bolivie et en France, cette recherche nous a ramenés dans notre pays, à nos racines ancestrales, nous faisant découvrir la réalité de la campagne.

Aujourd’hui nous vivons à Vale da Prata (Brésil), une petite communauté avec de modestes fermes dans le district rural de Mirantão, à soixante kilomètres d’une « vraie » ville, Resende, avec des hôpitaux, des banques et des supermarchés. Il semblerait que nous soyons isolés… Pourtant nous interagissons profondément avec d’autres personnes. Nous arrivons à sortir de la logique de l’individualisme, de l’accumulation et de la pénurie. Nous vivons quelque chose d’extraordinaire dans le monde actuel : l’attention et la disponibilité à l’autre, la capacité de partager, la logique de l’abondance. Nous vivons avec des personnes qui, en pratique, forgent de nouvelles voies pour préserver la planète à partir de leurs propres difficultés.

Nous apprenons à vivre à un autre rythme dans une économie qui résiste et se réinvente. Cela implique plusieurs sphères de nos vies : la présence de nos enfants – Francisco, 11 ans, Miguel, 8 ans et Tiago, 1 an et demi – à l’école et notre participation avec d’autres parents à une éducation de qualité pour tous ; la relation à la terre et à la production agricole ; la valorisation des connaissances traditionnelles ; la mobilisation collective et la participation communautaire ; le dialogue avec les pouvoirs publics et avec des mouvements ; la spiritualité et la foi. Cette spiritualité nous rapproche de groupes ethniques tels que les indigènes Pataxó Hã-hã-hãe à Bahia.

Au delà de notre enracinement local, nous sommes très liés à des gens de Petrópolis et de Morro dos Anjos, à des Indiens de Bahia et à des membres du Mouvement des Sans-terre. En vivant ainsi, nous offrons le meilleur de nous-mêmes pour construire une société libérée de la misère et de toutes les souffrances et les violences qu’elle génère.

Photo: Eduardo, Tiago et Marina avec Solange du Mouvement des Sans-terre dans l’état de Bahia au Brésil /  Photo de François Phliponeau