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N’oublions pas le volet social du développement durable!

Pierre Saglio, président d’ATD Quart Monde France et Alain Chosson, vice-président de la CLCV, ont été chargés par M. Borloo et Mme Létard, de présider le Groupe de travail Modes de vie – Comportement – Consommation.

Communiqué de presse en collaboration avec la CLCV
Ayons l’audace de recentrer le développement durable sur ses trois piliers : l’environnement, l’économique et le social ! Il faut garantir à chacun le bien-être aujourd’hui, sans abandonner personne et sans obérer le bien-être de ceux qui nous suivront. Loin de séparer les classes moyennes des pauvres, le développement durable peut et doit au contraire les unir dans une volonté commune que le droit commun soit réellement accessible à tous dans notre société. L’éradication de la pauvreté est au cœur du développement durable, elle doit donner cohérence à l’ensemble des politiques. Nous demandons aujourd’hui au gouvernement :
– d’assurer pour tous une sécurité de revenus. Bien qu’en principe garantie par la Constitution, elle n’est
pas assurée aujourd’hui pour une partie importante de nos concitoyens.
– de repenser les politiques d’accès aux services essentiels (eau, énergies, transports, moyens de communication, moyens de paiement), et en particulier les politiques tarifaires, pour les rendre accessibles à tous. Ces politiques doivent garantir l’accès à chacun et encourager une consommation modérée de ces ressources pour en assurer la pérennité, sans instituer de tarifs dérogatoires.
Nos propositions en termes de politique tarifaire de ces services :
• Une consommation de base, fonction de la composition des ménages à un coût très faible pour garantir l’accès à tous, sans passer par des tarifs sociaux
• Une répartition des coûts fixes sur l’ensemble des consommations pour ne pas pénaliser les plus bas revenus et les ménages éco-citoyens
• Une augmentation des tarifs des consommations les plus élevées
• Une prise en compte du coût de ces services essentiels dans le calcul des aides au logement (locatif et accession) afin que le coût de ces services ne dépassent pas un pourcentage des revenus à définir.
– de refuser l’institutionnalisation des circuits de consommation spécifiques aux pauvres dus à
l’accroissement des inégalités. Nous demandons au gouvernement de réfléchir, avec les organisations de lutte
contre la pauvreté, aux moyens de réserver les distributions alimentaires à leur seule fonction de dépannage
ponctuel.
– de soutenir les multiples initiatives qui permettent d’instaurer des rapports solidaires entre consommateurs
et entre consommateurs et producteurs (circuits courts, points de ventes solidaires, etc.).
– de mettre en place une gouvernance qui associe chacun pour modifier à la fois les modes de production
et de consommation, en privilégiant l’éco-conception des produits et services ; d’utiliser de nouveaux indicateurs pour mesurer nos progrès vers le développement durable. Les seuls indicateurs de production, type PIB, ne suffisent pas à nous éclairer, bien au contraire. Nous souhaitons qu’au sein du CESE (Conseil Economique Social et environnemental) soient définis des indicateurs « de bien-être » qui fassent consensus et qui puissent ensuite, être utilisés chaque année comme base pour une évaluation de la « Stratégie Nationale de Développement Durable » par le Parlement.

Contacts Presse :

ATD Quart Monde

Typhaine Cornacchiari – 06 18 05 29 83

www.atd-quartmonde.fr

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