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« Nos moments de fierté » : témoignages d’élèves et de personnes détenues

À Angers, des élèves et des détenus de la maison d’arrêt ont lu le « conte de Noël » de Bella Berdugo intitulé Regards (Feuille de route de décembre) avec leur enseignant, Sébastien Billon. Ils ont ensuite écrit sur des moments de leur vie dont ils sont fiers. Extraits.
Textes d’élèves de la classe relais (13-15 ans)
« Depuis que je suis arrivée en sixième, j’ai arrêté l’école. En grandissant je me suis rendu compte que l’école était importante pour apprendre et pour pouvoir travailler plus tard. J’y suis donc retournée parce que j’avais envie et pour d’autres raisons. Maintenant je suis en classe relais et je suis fière d’avoir réussi à retourner dans un collège. » (Brenda)
« En classe le professeur rendait des contrôles et comme d’habitude, tout le monde pensait que j’allais avoir une salle note, certains en riaient déjà. Mais ce jour-là, c’était en histoire, j’ai eu 18, une des meilleures notes ; j’étais fier de moi, heureux. » (Allefousseny)
« Je me souviens du jour où j’ai joué un match avec mon club et où j’ai marqué neuf buts. Du coup mon entraîneur m’a surclassé le match d’après et là encore j’ai fait une bonne impression. Pour moi qui galérais à l’école, à la maison, c’était une belle revanche ! » (Lorenzo)
Textes de détenus
« Je me souviens quand j’ai reçu mon diplôme de Lad driver en 1990 à Laval en candidat libre. J’ai vu qu’en travaillant avec acharnement dans la matière écolière, on pouvait réussir. Encore aujourd’hui, je suis fier d’avoir obtenu ce diplôme avec la mention Bien. »
« J’ai pu être assez fier de moi, il y a huit mois, le jour où j’ai sauté en parachute pour la première fois. Ce fut aussi la seule. Cela se passait très haut dans le ciel, depuis un hélicoptère. Je l’ai fait pour prouver à une amie que je pouvais vaincre ma phobie du vide qui était à ce moment-là très intense. Après cette expérience, je me suis senti fier de moi. »
« Dès le départ de ma vie, très jeune, j’ai perdu mon papa. J’ai voulu apprendre le métier d’électricien. J’ai d’abord fait plusieurs entreprises pour apprendre différentes méthodes. Ensuite je suis allé au centre AFPA pour pouvoir passer mon diplôme. Ma plus grande joie, c’est le jour de l’obtention de celui-ci, j’étais le plus heureux du monde ! De me sentir récompensé de mes efforts, de pouvoir travailler, dans la vie, dans le métier que j’avais choisi. »
« Je me suis senti fier quand j’ai écris un poème pour ma mère : « Ce héros » ; avec d’autres détenus on en avait fait un livre (en 2000) qui est sorti à la Fnac d’Angers. Oui, quand j’y repense je suis bien fier de moi. »
« Moi je me sens fier lorsque je monte les manèges avec mes frères. C’est de famille, les manèges, on est tous forains et je suis fier de les monter avec eux. »
« J’ai eu l’expérience de pouvoir passer la semaine dernière le diplôme de secourisme et ces gestes font que je pourrai peut-être sauver des vies, vu que je l’ai eu. On ne peut pas savoir à quel endroit et à quel moment il peut y avoir un incident devant notre personne. C’est des gestes qu’on ne connaissait pas, avec les camarades qui le passaient en même temps que moi. On rigolait bien, mais à la fin je ne riais plus, car un accident est vite arrivé. Je me dis qu’un jour je serai peut-être en mesure de sauver une vie, donc j’en suis fier. »