
Idées fausses : « N’importe qui peut se retrouver un jour à la rue » C’est faux !
Faux. C’est un fantasme entretenu par les médias et par notre crainte face à l’avenir.
Les deux tiers des Français jugent possible qu’eux-mêmes ou un de leurs proches se retrouvent un jour sans domicile fixe (1). Cette idée contredit l’idée reçue 6 du livre (2), mais cela ne les empêche pas de coexister. Or, on l’a vu avec cette idée reçue, il faut souvent plus d’un ou deux accidents dans la vie (rupture familiale, licenciement…) pour se retrouver durablement à la rue. Ce risque est en réalité faible pour celui ou celle qui peut compter sur un réseau social et un métier. La grande majorité des personnes sans abri a connu un cumul de précarités dans la durée et un isolement social important. Ainsi, 39 % des personnes sans domicile déclarent n’avoir jamais vécu dans un logement à elles (en tant que locataire ou propriétaire) (3). Les chercheurs Jean-Marie Firdion et Isabelle Parizot relèvent quant à eux que, « parmi les personnes sans domicile nées en Europe ou arrivées en France avant 16 ans, 28 % des hommes et 32 % des femmes déclarent avoir été placés durant leur enfance ou leur jeunesse (4) ».
Si la peur de se retrouver seul et sans domicile est si répandue, c’est aussi parce qu’elle renvoie à une angoisse ancrée profondément en chacun de nous, que la crise a tendance à renforcer.
ATD Quart Monde publie l’édition 2017 de l’ouvrage de référence qui démonte les idées fausses. Indispensable plus que jamais en période électorale.
Merci à Nikolaz pour ce dessin