| « J’ai commencé à travailler à six ans, j’ai dû souvent dormir dans la rue, je ne veux plus être pauvre, je ne veux plus être appelé pauvre. Frères de tous les pays, continuons ensemble de lutter pour que nos enfants n’aient plus à vivre la misère ! » Où en est-on quatre ans après ce vibrant appel lancé aux Nations Unies par Juan Carlos Baltazar, délégué bolivien d’ATD Quart Monde ? Son intervention avait provoqué une ovation debout de la salle. Elle clôturait deux ans de travail d’évaluation des Objectifs de Développement du Millénaire par quelque deux mille personnes, en majorité en situation de pauvreté, issues de douze pays. Depuis, « Ne laisser personne de côté » est un leitmotiv des Objectifs de Développement Durable qui engagent tous les pays de l’ONU jusqu’à 2030. Le premier objectif est : « éliminer la pauvreté sous toute ses formes et partout dans le monde ». Comment imaginer l’atteindre sans définir avec les premiers concernés ce que sont « les formes de la pauvreté » ? C’est l’objet de la recherche internationale unique qu’ATD Quart Monde mène avec l’université d’Oxford sur les dimensions de la pauvreté et leurs mesures. Sans précédent, les co-chercheurs sont des personnes en situation de pauvreté, des professionnels praticiens et des universitaires, qui « croisent » leurs savoirs. Après un an, les premiers résultats sont prometteurs. Ils montrent qu’associer les pauvres non pas comme objets mais comme acteurs de la recherche produit une nouvelle forme de connaissance, plus précise et utile pour l’éradication de la misère. Christophe Géroudet, délégué national d’ATD Quart Monde | |