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Idées Fausses : « On ne vit pas trop mal avec le RSA » C’est faux !

Faux.  Avec le RSA on ne vit pas, on survit… et encore !

Le montant du RSA pour une personne seule est de 560 € mensuels en avril 2019 (493 € sans compter l’aide au logement). Tous les discours qui disent qu’en cumulant RSA et travail au noir, on peut vivre plutôt confortablement, sont à prendre avec des pincettes (idée fausse 8).

Quelques autres chiffres :

– La moitié des personnes vivant dans un ménage bénéficiaire d’un revenu minimum garanti touchent moins de 910 € par mois en 2012. Les ménages bénéficiaires du RSA socle consacrent alors en moyenne 46 % de leur revenu disponible à des dépenses contraintes (loyer, téléphone, gaz, électricité, assurances…). Une fois ces dépenses et les dépenses alimentaires réglées, leur revenu restant disponible est en moyenne de 250 € mensuels par personne (et inférieur à 100-120 € pour un quart d’entre eux)[1]. On imagine sans peine que, depuis 2012, ces montants ont encore diminué, en particulier du fait de la hausse des prix de l’immobilier. Jusqu’en 2000, ils ont évolué à peu près au même rythme que le revenu des ménages. Depuis, ils ont doublé, alors que le pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages ne progressait que de 40 %. Entre 2000 et 2018, les loyers des appartements parisiens ont été multipliés par plus de trois[2]. Le pouvoir d’achat « arbitrable » par unité de consommation a diminué de 0,4 % entre 2007 et 2018, après avoir augmenté de 19,8 % entre 1997 et 2007[3]. Ce n’est qu’une moyenne. La situation des familles les plus défavorisées s’est plus dégradée que la moyenne[4].

– Un quart des bénéficiaires de revenus minima garantis ne disposent pas de leur propre logement : 18 % sont hébergés par des proches, 2 % habitent dans des foyers ou des résidences sociales et 3 % vivent à l’hôtel, en centre d’hébergement, dans une habitation mobile ou déclarent être sans abri. Un tiers à un quart des bénéficiaires du RSA vivent en habitat surpeuplé[5].

[Article mis à jour en décembre 2019]

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[1] « Niveau de vie et revenu arbitrable des bénéficiaires de revenus minima garantis », Minima sociaux et prestations sociales, Drees, 2019. Ce montant est de 114 € dans l’étude MRIE/UDCCAS « Reste pour vivre, reste pour survivre : quel(s) budget(s) pour les ménages en situation de pauvreté ? », 2017.

[2] P. Madec, « Peut-on faire baisser le prix des logements ? », Alternatives économiques, 2 février 2019. Voir aussi « Les ménages modestes écrasés par le poids des dépenses de logement », sur www.inegalites.fr, 2017 (consulté en août 2019).

[3] « Revenu et pouvoir d’achat des ménages en 2018 »,  www.insee.fr/fr/statistiques/4131421?sommaire=4131436 (consulté en août 2019).

[4] En plus, selon certains, l’Insee surestimerait le montant du pouvoir d’achat des ménages, en minorant les hausses de prix au moins de deux manières : l’Insee ne considère pas l’achat d’un logement comme une dépense, mais comme un investissement et sous-évalue ainsi sa part dans le budget des ménages ; et l’Insee introduit un « effet qualité » dans l’augmentation des prix des produits technologiques, en faisant baisser leur prix quand leurs performances croissent, alors que leur prix ne baisse pas toujours. Avec le « Simulateur d’indices des prix personnalisé » de l’Insee, on peut calculer l’évolution de son propre indice des prix.

[5] Chiffres 2012. « Les conditions de logement des bénéficiaires de revenus minima garantis », Minima sociaux et prestations sociales, Drees, 2019.