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Mobilisation pour l’habitat dans l’Herault

Le 24 juin dernier, dans l’Hérault, un huissier vient rendre visite à des familles roumaines de la part du Maire de la ville X, en les sommant de quitter le terrain qu’elles occupent car elles n’ont pas d’autorisation.

Le 29 juin, le Maire reçoit un des pères de famille accompagné par ATD Quart Monde.
Le 24 juillet, les familles roumaines reçoivent un référé leur enjoignant de se présenter au tribunal le 4 août.
Le 30 juillet, un avocat accepte de défendre les familles roumaines .
Le 31 juillet, réunion du Collectif Solidarité, issu de plusieurs associations (Stop Racisme, Secours Populaire, Croix rouge, Secours Catholique, ATD Quart Monde, ACAT, CCFD, Cimade) à ce sujet.
Le 4 août, et ce malgré l’opposition de l’avocate du Maire, l’avocat représentant les familles obtient le renvoi de l’affaire au 8 septembre. Entre-temps, les familles reçoivent des visites quasi quotidiennes de la gendarmerie, avec parfois accusation sans preuve de divers faits (vol,…).

Les familles et le collectif se sont mobilisés pour faire face à ces injustices :
●des conditions de vie très précaires (pas d’eau ni d’électricité)
●un accès à l’hygiène rendu possible grâce à la solidarité d’un habitant de la ville qui prête gracieusement sa salle de bains.
●un habitat précaire en caravane ou sous toile de tente.

Plusieurs familles sont parties provisoirement. Il n’en reste qu’une et un monsieur seul, de nationalité française, qui, curieusement, n’a pas fait l’objet de procédure d’expulsion.

Depuis début septembre, les enfants sont scolarisés à nouveau., une jeune fille effectue un stage en lien la Mission Locale d’Insertion. Le père de famille s’est beaucoup battu pour trouver un vrai travail, et grâce au Collectif Solidarité, un employeur a accepté de l’embaucher à plein temps, en CDI, malgré la taxe de 893€ demandée aux employeurs faisant une promesse d’embauche à un migrant encore « sans papiers », facilitant ainsi l’obtention d’une Autorisation Provisoire de Séjour, assortie de l’autorisation de travailler. Nous espérons que ce travail, qu’il effectue depuis un mois en donnant pleine satisfaction, lui permettra enfin d’avoir sa carte de séjour.

Le Collectif a écrit au Sous Préfet pour demander une dérogation annulant cette taxe.
66 personnes ont signé une lettre au Maire pour lui demander de faciliter l’intégration des familles roumaines dans la ville.

Le Tribunal a donné son verdict le 6 octobre : Pas d’expulsion du terrain ! Les juges ont déclaré nulle et de nul effet l’assignation faite par le maire aux habitants du terrain, ainsi que les amendes d’occupation du lieu qui avaient été demandées.
C’est une grande victoire. Le comité a écrit à l’avocat : « A défaut de caisse de champagne, [nous avons] eu l’idée saugrenue de demander aux enfants de vous remercier par un dessin, et cela a suscité chez eux un grand enthousiasme ».