Entrez votre recherche ci-dessous :

Mobilisation d’un Comité Solidaire pour les Droits : Rendre visite à A. à l’hôpital

Quelle action à l’égard des personnes internées ? Quel soutien leur apporter ? Un groupe de X rend visite régulièrement depuis plusieurs semaines à A. placé en hôpital psychiatrique. Le groupe vient de nous mettre en copie d’un de leurs échanges rendant compte d’une de ces visites et les questions que ses membres se posent.
« Avec Agnès nous avons rendu visite à A. mardi dernier de 15h à 17h à l’hôpital psychiatrique de X. Nous l’avons trouvé plutôt énergique et dynamique quoique encore « sanctionné » puisque en pyjama. Nous n’avons pu sortir avec lui que dans l’espace fumeur « fermé » dehors, et donc même pas dans l’enceinte de l’hôpital.
Sujet de discussion principal : les cigarettes. « en avez-vous apporté ? » « Non, ce n’est pas autorisé » ,  « pouvez-vous aller en acheter discrètement ? » « non, nous voulons respecter les règles » « j’ai du tabac caché, peut-on aller fumer dehors ? » « normalement tu devrais attendre 16h qu’on te donne tes deux cigarettes auxquelles tu as droit » « mais on a le droit de fumer dehors quand même » « ok, on prend le risque ». (…) « oui, je sais comment avancer et sortir de là. Il faut retrouver mes habits, arrêter mes conneries, pouvoir sortir dehors en arrêtant d’embêter tout le monde » (…).
Je compare A. à un collégien qui fait tout pour se faire virer, tout en lui expliquant : sauf qu’ici on ne vire pas les gens, on les contraint. Mais lui n’arrive pas à sortir de ce cercle vicieux.(…) Qui peut aller le voir la semaine prochaine ? . »
Ils poursuivent : « Au début, le groupe et l’équipe médicale s’observaient… Puis l’équipe médicale nous a dit qu’elle était très contente de nous savoir disponible pour sortir régulièrement avec A. de ce service où il n’a pas vraiment sa place, ça les soulage un peu. De notre côté on a compris que le personnel faisait de son mieux avec les moyens que leur donne l’institution, même si les sanctions prises envers A. sont difficiles à admettre et à comprendre de l’extérieur. Aujourd’hui, nous cherchons le dialogue pour collaborer ensemble au mieux-être d’A. En mars, à la demande des référents médicaux d’A ,deux d’entre nous iront les rencontrer pour faire le point sur l’avancée d’A. et envisager les suites de son hospitalisation. En mars, A . va pouvoir rendre visite à son père avec un autre membre du groupe. »
Nous relevons dans ce témoignage une véritable mobilisation pour le respect à la dignité de la personne en hôpital psychiatrique. Mais aussi la difficulté d’évaluer la portée d’une action de cette nature.
Nous avions questionné ce groupe : « Quand vous allez voir régulièrement A., vous le traitez avec respect. N’avez-vous pas le sentiment de contribuer à faire respecter son droit à la dignité dans cet hôpital ? Est-ce que vous considérez que sans vos visites, sans votre présence, il serait moins bien traité ? Moins considéré ? N’avez pas le sentiment que, pour lui-même, s’il n’avait pas vos visites, il s’enfoncerait ? ».
Nous pensons que la réponse est « oui ». Et vous ?