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Migrants : faire émerger la parole

Un peu partout en Europe, les équipes d’ATD Quart Monde débattent de la question des migrants et de la lutte commune pour les droits et la dignité.

En Allemagne, qui a accueilli plus d’un million de réfugiés, beaucoup de membres s’engagent individuellement – donnant des cours d’allemand, aidant dans les centres… Ailleurs, le Mouvement, comme d’autres associations, est sollicité pour prendre en charge des migrants, les accompagner, voire les héberger.

Capture du 2016-04-07 15:34:57Comment faire le lien avec les populations en situation de pauvreté qui ont peur d’être oubliées ? Alors que les discours de fermeture se propagent et que la crise sévit avec sa pénurie de logements et d’emplois, comment éviter que des divisions ne se creusent ? Un peu partout, les équipes ont ressenti le besoin de débattre et de faire émerger les craintes.

Aux Pays-Bas, la municipalité de Wihje (nord du pays) a demandé à ATD Quart Monde d’héberger une famille dans la ferme qu’elle possède. Une demande qui n’est pas anodine dans un pays où, en plus des sans-abris, les travailleurs pauvres sont toujours plus nombreux à vivre dans des campings. Après réflexions, l’équipe a accepté.

Dans la ville d’Utrecht (centre), une militante d’ATD Quart Monde, qui a elle-même connu la rue, préside le conseil d’administration de la petite maison de quartier Ubuntu qui accueille de nombreux migrants. Des bénévoles sont aussi impliqués. Des événements sont organisés et une équipe de foot s’est constituée. Mais les personnes vivant dans la pauvreté viennent moins. Une illustration de la difficulté à construire des ponts.

Mais la solidarité se vit aussi. Lors d’un forum le 12 mars 2016 à Wihje, la demande d’accueil à la ferme à été discutée: les participants se sont dit heureux de pouvoir manifester ainsi leur solidarité. On a lu aussi un extrait du livre réalisé pour les 5 ans d’Ubuntu, citant des témoignages : une personne sans-papiers qui se retrouve fouillée nue dans un centre de rétention, et le soir dormant derrière les barreaux. Une personne qui a trouvé un logement mais à qui on réclame un trop perçu d’allocations alors qu’elle était à la rue, et ainsi menacée d’y retourner… A chaque fois, une dignité humaine bafouée.

Photo : un réfugié à Bonnelles (Yvelines) le 15 septembre 2015 (F. Phliponeau)