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Logement très social : Que répondre quand on vous dit…

« Je constate avec vous que c’est malheureux. Mais je ne peux rien y faire. »

Il me semble que des communes similaires à la nôtre – en taille, terrains disponibles et budget – trouvent les moyens de faire un peu mieux. Par exemple, certaines accordent des permis de construire à des promoteurs à condition que leur programme comporte une proportion de logements accessibles aux ménages dont les revenus sont dans les barèmes d’attribution des PLAI. De plus, il faut que nous appliquions dans notre commune l’article 55 de la loi dite SRU2, qui incite les communes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Ile-de-France) à disposer de 20% de logements sociaux sur leur territoire. A défaut, notre commune doit s’acquitter d’une « amende ». (article L302-7 du Code de la Construction et de l’Habitation).

« Nous avons un problème foncier. Il n’y a plus de terrains disponibles sur le territoire de la commune. »

J’ai vu des panneaux « Ici bientôt, construction d’appartements dans immeuble de standing » et/ou « Ici bientôt, construction d’un immeuble de bureaux » alors que j’ai déjà repéré des bureaux vides depuis plusieurs années. Combien de permis de construire pour de telles constructions ont été signés ces dernières années ?

« On ne peut pas accueillir toute la misère de l’agglomération ou du canton. »

J’ai dans ma famille et/ou parmi mes amis des membres d’associations intervenant dans divers domaines (accompagnement scolaire, alphabétisation, ide à la recherche d’emploi, accompagnement dans des démarches d’accès aux droits, etc.). Par ce biais, ils connaissent très bien des ménages mal-logés résidant sur le territoire de la commune, certains depuis des années, dans des hôtels, des logements insalubres ou trop petits, faute de mieux. Ces concitoyens géographiquement plus proches – nos voisins – ont le droit de bénéficier de la solidarité communale. Cela n’exclut pas d’ailleurs d’envisager de reloger quelques ménages de communes voisines respectant l’article 55 de la loi SRU – personnes seules ou familles ayant des attaches quotidiennes avec la nôtre par le travail ou la famille.

« Du logement social proche de chez vous génèrera une hausse des incivilités, de la délinquance et de l’insécurité. »

J’ai dans ma famille et/ou parmi mes amis des membres d’associations intervenant dans divers domaines (accompagnement scolaire, alphabétisation, aide à la recherche d’emploi, accompagnement dans des démarches d’accès aux droits, etc.). Par ce biais, ils connaissent très bien des ménages encore en attente d’un logement social, malgré de multiples démarches. Ils témoignent que ces familles ne causent pas plus de troubles à leur voisinage que les autres ; et qu’elles aspirent à vivre paisiblement, dans un cadre qui facilite l’épanouissement de leurs enfants.

« Du logement social proche de chez vous risque de dévaloriser la valeur immobilière de votre logement, si vous en êtes propriétaire. »

Mes valeurs humanistes (ou mes convictions religieuses, selon les cas) m’amènent à estimer que le mieux-être de chacun de nos concitoyens est au moins aussi important que la valeur de mon patrimoine. Par ailleurs, je suis sensible à l’épanouissement des familles et au respect des droits de chaque enfant à une vie plus paisible, facilitée notamment par un habitat digne de ce nom. Le plein respect des valeurs républicaines, que je partage avec vous, prime sur mon intérêt individuel.

« Une partie de nos concitoyens me reprochent déjà d’en faire trop pour les pauvres, et que le budget de la commune doit être géré avec rigueur. »

Je partage votre préoccupation : l’argent public doit être géré avec rigueur. Mais cette gestion doit rester au service de l’intérêt collectif. Contribuable de la commune, je suis prêt à réfléchir avec votre conseil municipal aux postes budgétaires qui pourraient être diminués. Ceci pour accroître ceux qui sont nécessaires au développement de politiques de solidarité à la hauteur des enjeux et de notre ambition partagée d’une commune où il fait bon vivre, pour tous.
Par ailleurs, je vous rappelle qu’il n’est possible de se soustraire à l’article 55 de la loi SRU qu’en payant une « amende » : à quel montant s’élève cette amende pour notre commune ?

« Vous reprenez des arguments très politisés, inspirés me semble-t-il de propos d’activistes irresponsables. »

Ce n’est heureusement pas une question d’orientation politique : il s’agit de mettre en œuvre, concrètement et quotidiennement, la solidarité qui est à la base de notre pacte social et respecter une loi qui a été votée le 13 décembre 2000, la loi SRU qui, je vous le rappelle signifie « Solidarité et Renouvellement Urbains ». La loi sur le droit au logement opposable (DALO) a, quant à elle, été votée le 5 mars 2007 afin de garantir à tous l’accès à un logement convenable.
Je suis aussi en lien avec des associations reconnues d’utilité publique, qui approuvent les propositions du Haut Comité pour le Logement des plus Défavorisés3, rattaché au Premier ministre. Je compte sur vous pour interpeller, avec la courtoisie et la ténacité nécessaires, le gouvernement et le préfet sur l’état de mise en œuvre concrète de la loi DALO.

CAMPAGNE « TOUS SOLIDAIRES POUR LE DROIT AU LOGEMENT ! »
Cet argumentaire a été élaboré à partir de réponses de maires obtenues grâce aux lettres envoyées par des habitants dans les communes concernées. Vous pouvez retrouver des documents relatifs à cette campagne à l’adresse suivante.