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À L’Isle-Adam, on joue pour mieux apprendre

Deux soirs par semaine, un petit groupe d’élèves de l’école Camus se retrouve à la ludothèque, dans le quartier de la Garenne. Ces temps forts permettent à chacun de regagner confiance dans ses capacités.

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Le lundi, c’est jeux. Le jeudi, c’est devoirs. Ce lundi 17 novembre 2014, ils sont sept : Guillaume, Amin, Clément, Kevin, Bourehima, Léo et Nicolas, du CE1 au collège. Au programme : les jeux Fits (dans lequel des équipes de deux joueurs doivent recouvrir une planche de figures géométriques) et Party and Co Junior, où il faut faire deviner un mot à son co-équipier grâce au mime, au dessin, à une imitation ou à une définition.
« Ces ateliers font suite à l’aventure d’un pedibus quotidien animé pendant sept ans par des parents du quartier », raconte Thierry Rochereau, allié d’ATD Quart Monde et président de l’association « 1000 pattes » qui a lancé ce pedibus. « L’idée d’accompagner les enfants – une vingtaine – à l’école répondait à plusieurs objectifs : permettre à chacun d’arriver à l’heure, frais et dispos ; pouvoir discuter en chemin ; créer des liens entre les familles du quartier. » En effet, plusieurs fois dans l’année, l’association propose aussi des sorties au théâtre ou au cinéma.
« 1000 pattes » a également commencé il y a quatre ans une action d’accompagnement à la scolarité et d’aide aux devoirs, à la demande de l’école, action qui se déroule dans ces deux ateliers du lundi et du jeudi.
Car, pour « 1000 pattes », jouer n’est pas seulement laisser échapper un trop plein d’énergie après une longue journée d’école, c’est aussi apprendre plein de choses en s’amusant. On le voit bien en observant les sept garçons autour du plateau de Fits ou de Party and Co Junior. Dominique et Odile, qui animent ces ateliers avec Marie-Catherine, le confirment. « Au jeu, des enfants qui sont en difficulté en classe gagnent parfois, raconte Dominique. En jouant, on apprend à écouter des consignes, à attendre son tour, à respecter les autres, à se concentrer. » Fits permet aussi de mieux s’y repérer dans les figures géométriques qu’on apprend à l’école. « Tous les sujets qu’on aborde font faire des découvertes qui donnent envie d’apprendre, confirme Odile. Je trouve même bien plus de bénéfices dans les jeux que dans l’accompagnement aux devoirs ! Et puis il y a la dimension collective : apprendre à faire équipe avec quelqu’un que l’on n’a pas forcément choisi et aussi oser s’exprimer sans craindre la réaction de l’autre. »
Les deux animatrices concluent : « Quand on raconte aux professeurs de ce que font les enfants ici, ils nous disent : « Mais ce ne sont pas les mêmes enfants qu’à l’école ! » Ici, ils s’expriment plus, ils s’écoutent plus. »

Jean-Christophe Sarrot (photos François Phliponeau)